Ça part d’où une folie semblable ? Pourquoi tout ce chavirement, tout balancer sa vie ! Pour qui ? Pourquoi ? Tout cela a commencé lorsqu’un jour j’en avais marre de tout. Une éceurentite aïgu de vivre comme un robot ou tout simplement de ne pas vivre du tout. Le début du projet a pris cœur dans ma soif de vivre. Me sentir en vie ! Fuire le mode de vie de la surconsommation pour enfin être. Sortir de notre zone de confort pour se mouiller et partir à l’aventure ! Faire les choses différemment : N’est-ce pas une belle folie ?
L’hiver 2013 a fait vivre en moi le désir d’accomplir un projet. Mon petit dernier venait d’avoir un an et je sentais l’hiver me traverser le corps par sa monotonie. Cela faisait 4 ans que j’étais maman à la maison. J’étais heureuse d’être avec mes loulous, mais en même temps, j’avais besoin de faire quelque chose. J’adorais l’idée de travailler à temps partiel et être avec mes petits. Néanmoins, la société actuelle n’est pas modelée pour cet équilibre. Notre philosophie de vie est centrée sur celle du rythme ahurissant du travail et de l’avoir. Moi, ce que je sais faire c’est de m’occuper des enfants, éducatrice de formation et maman de trois amours. Quoi faire ?
Se pourrait-il que ma destinée soit de faire autre chose ? Vivre passionnément. Je n’ai jamais réussi à trouver ma voix. Je suis compétente dans mon travail : Parents et enfants apprécient ma présence. Je suis excellente dans l’art de mon métier. J’adore les enfants, mais j’ai l’impression d’être rendu ailleurs. J’ai besoin de défis, des nouveaux défis ! Je veux exploiter ma créativité et faire ce que j’aime.
J’hésite alors à partir ma garderie en milieu familial. À cet instant, j’aurais dû écouter ma voix intérieure, je savais dans mon for intérieur que ce n’était pas pour moi. Pourtant, j’ai sauté quand même. Je n’ai pas d’autres papiers et il est hors de question d’être loin de mes enfants. En plus, financièrement, je devais apporter des sous à notre train-train quotidien de fou. Bienvenue dans le monde la surconsommation : grosse maison avec tout l’entretien qui vient avec, deux voitures, activités sportives, loisirs intéressants. Culture du paraître et non du être. On s’efforce de travailler afin de posséder et au final nous ne profitons pas de ce que nous avons. Toute la semaine on travaille en vue de ce vendredi tant souhaité pour enfin relaxer. On est si épuisé par ce travail qu’on cherche à consommer pour oublier cette semaine infernale. Et dès le lendemain on doit se retrousser les manches pour entretenir la maison, faire son lavage, tondre le gazon, courir après les activités des enfants, faire l’épicerie, se procurer les meilleurs rabais, avoir la plus belle piscine etc. Alors, arrivé au lundi nous devons travailler pour tout payer ce que l’on a dépensé. C’est ainsi que la course folle du vendredi soir recommence à nouveau. Je devais retourner travailler pour y arriver. À cet instant, je savais que j’allais me perdre. Et j’avais raison…
Ma première année de garderie fut difficile par son nombre d’heures, par la routine répétitive, par le bruitpar l’âge des enfants. Soixante heures par semaine, j’étais épuisée et je me sentais comme un robot. J’étais en mode survie : fatigue, migraines et stress. Les plus belles heures de ma vie passaient dans ce que je n’aimais pas. Un sentiment de vide s’installait doucement.
Au cours de l’année, j’avais l’impression de ne plus être moi-même : la fille attentionnée et sensible aux autres. J’ai toujours aimé avoir des petites attentions pour les autres, je n’avais plus ce plaisir. J’ai même oublié la deuxième échographie de ma sœur. Chaque matin me rendait de plus en plus maussade. Je ne faisais pas ce que j’aimais. Les enfants étaient entre bonnes mains, mais je ne prenais plus soin de moi-même. En juin 2014, j’avais pris des heures de congé avec ma remplaçante pour me reposer. À ce moment, je me suis dit qu’est-ce qui me ferait plaisir ? Lire un bon livre et écouter de la musique. Je suis donc allée au Renaud Bray pour m’acheter un nouveau CD et un livre. Je ne savais pas que ce livre allait changer ma vie : Le Why Cafe.
La fin de semaine suivante, j’ai pris du temps pour moi. Assied sur la terrasse, j’ai lu. À ce moment, j’ai réalisé l’ampleur de ma découverte : Découvrir ma raison de vivre. Je ne savais pas encore c’était quoi, mais je voulais la trouver. Je voulais surtout me sentir vivante ! Aimer ce que je fais, mais surtout aimer ce que je suis. Je n’avais plus envie d’être un automate, je voulais VIVRE et vivre avec mes convictions.
Dans ce livre, on explique qu’une fois qu’on a trouvé notre raison de vivre, on fait en sorte d’aller dans le sens de cette raison de vivre. Par exemple, si le ski est notre aspiration, on va tout faire pour vivre selon cette raison de vivre : on va lire sur le sujet, on va s’entourer de gens ayant cette même passion, on va se spécialiser etc. Nous allons baser notre vie sur ce bonheur. Cette passion va nous motiver à avancer, à tout faire en sorte pour vivre en fonction de ça. On va tellement y mettre notre cœur, d’heures et d’énergie que l’on va réaliser notre rêve. Et de par notre énergie, la vie va nous aider à aller dans ce sens. Quelle est ma raison de vivre ? Quelle est la mienne ? Tout au long de ma lecture, j’espère qu’on m’en suggère une, mais je me rends compte que je dois la trouver. Qu’est-ce que je veux, moi ?
Suite à cette lecture, je me suis mise à réfléchir. Toute une introspection ! J’ai écrit ce que je voulais, ce que j’aimais. Ma priorité : ma famille ! La vie passe si vite et on ne sait jamais ce qui peut arriver. Une urgence de vivre avec les miens pendant que la vie nous offre la vie. Personne n’est à l’abri de la maladie, de la mort, alors pourquoi ne pas profiter de l’instant présent pour bâtir des souvenirs, des liens durables avec nos enfants. Comme dans les paroles de la chanson Comme des enfants en cavale D’Alexandre Poulin : Demain, nous serons morts, mais maintenant nous sommes vivants ! Offrir à mes enfants une vie entourée de valeurs de respect, de plaisir, d’amour. Apprécier ce qu’ils ont, eux, enfants choyés par la vie. Partir à contresens de la surconsommation pour aller à la découverte de soi, des autres. Montrer à mes enfants la différence, apprécier. Découvrir leurs passions pour qu’un jour ils puissent faire ce qu’ils aiment.
Pourquoi ne pas aller vivre ailleurs ? Mettre une pause dans notre vie pour prendre soin de nous, pour s’aimer, pour apprendre sur soi, sur les autres. Pourquoi attendre éperdument la retraite ? Pourquoi gaspiller nos meilleures années de vie au lieu de risquer de ne jamais réaliser son rêve William débutera le secondaire dans deux ans. C’est tout à fait le moment pour passer à l’action.
Mon chum pourrait prendre une année sabbatique. En plus, il a toujours voulu voyager, c’était l’étincelle qui a attisé son feu. Moi, je pourrais écrire un blog, faire l’école. De cette façon, je pourrais m’accomplir tout en étant là pour mes enfants. L’écriture et le projet d’école pourraient répondre à mon besoin de création et d’accomplissement. Le voyage pourrait répondre à mon besoin d’aventure et de découvertes. Apprendre une nouvelle langue, apprendre une nouvelle culture, apprendre sur moi-même. Quel voyage ! Et l’essentiel, tisser des liens serrés à l’intérieur de notre famille. Vivre le monde avec les miens. Mon épuisement face à mon travail fut le moteur de ma volonté de changer. Rien n’arrive pour rien dans la vie. Si je voulais que ce soit différent, je devais faire quelque chose pour faire autrement. Grâce à l’ouverture de ma garderie, j’ai réalisé l’importance de vivre ma vie comme je la veux. La garderie fut un cadeau pour moi, une factrice de message et l’élément déclencheur de ma nouvelle vie. Voyage ou non, j’étais déterminée à changer de vie. Je n’avais plus rien à perdre. Je veux maintenant une vie extraordinaire !
À partir de ce moment, notre cœur et notre tête étaient déjà partis en voyage. Nous avions trouvés notre raison de vivre. Au départ, nous avions pensé vivre dans un ou deux pays : Thailande, Nouvelle-Zélande, Indonésie, Australie. Finalement, l’avion n’était pas une option, trop de frais. J’ai commencé à lire des blogues sur des gens ayant vécu une expérience similaire. Des nomades ou de simples aventuriers ou encore plus intéressant : des familles. On voulait trouver une solution économique : le vélo ! Pas cher et on pouvait se mettre en forme en plus. La gang des 10 pieds sur terre nous a inspiré. Après réflexion, je trouvais ça un peu intense le vélo. J’avais besoin d’un point d’ancrage pour mes enfants, un petit chez nous. C’est à ce moment que l’idée de traverser les Amériques en VR pendant un an nous a traversé l’esprit. On pourrait combiner notre maison roulante à des vélos. Ces derniers nous permettraient d’être en forme et d’être plus proche des locaux. Nous étions contre l’idée d’attacher un autre véhicule, trop facile ! On veut bouger et aller vers les autres. On pourrait voyager en famille et l’idée a pris du chemin…
Crédit photo : http://www.whycafe.com/
Tiphanya dit
Bienvenue sur les blogs voyage. C’est toujours intéressant de voir comment chacun arrive à un tel projet. Il y a tellement de possibilité. Bon courage dans les derniers préparatifs.
Josee St-Pierre dit
Merci de votre accueil !
J’irai moi aussi vous lire dans vos aventures 🙂
Josée. Freefall et les 5