Enfin ! Il était temps ! Après deux ans de gestation, notre périple prendra racine. Deux ans d’organisation, de passion et de créativité. Deux ans de besogne parce que, oui, partir un an en voyage en famille ça demande du travail, beaucoup d’efforts même. Je suis énervée d’explorer le monde, j’ai vraiment hâte de partir en road trip !!! Au berceau du projet, ça semblait être une éternité, des centaines de jours, mille peut-être. Les esquisses étaient dessinées, mais nous avions encore tant à faire et à penser. Notre aspiration deviendra enfin réalité. Je dois presque me pincer pour en saisir la réalité. Après en avoir tant rêvé, ça me fait drôle soudainement.
Fébrile comme une feuille, j’ai l’impression de passer au supplice de la planche dans un navire de pirates. Je suis partagée entre la hâte et le déséquilibre. J’ai envie de plonger, mais je suis apeurée des requins qui se présenteront sur mon chemin. J’ai vraiment trop hâte de partir, mais inopinément, j’ai des vertiges de ce voyage vers l’ailleurs. Ce rêve que j’ai tant souhaité va-t-il me plaire ? J’ai le mal de mer qui me prend subitement, l’angoisse du plus grand que soi. La peur de l’inconnu qui grimpe intensément. Puis, bien franchement, la grande angoissée que je suis doit apprivoiser le lâcher-prise et la zénitude. En même temps, je sens l’effet des bulles de champagne prêtent à exploser de bonheur pour célébrer ce moment tant attendu. Le sablier coule à flots, les secondes s’écoulent à toute vitesse en ce moment. Ça va si vite, mais en même temps, je partirais demain matin. La liste de to do est longue, il y a encore tant à faire !
Après plusieurs nuits d’insomnie, je me disais justement l’autre jour quelle idée m’avait prise de partir dans cette aventure folle. J’avoue que la madame était un tantinet fatiguée, mais je réalisais tout d’un coup le contrat que j’avais signé. Partir un an en famille c’est tout un engagement. Nous sommes au point de non-retour. On a tellement investi de temps, d’énergie et d’argent que je n’ai plus le choix de partir. Je ne veux plus ! J’ai la chienne qui me prend ! En fait, je suis heureuse d’explorer des nouveaux terrains de jeux, mais ma bulle de confort éclate à la fois. Des excuses, il y en a avait cent. Des raisons pour le faire, des millions. Un trip comme cela, ça vaut de l’or.
Je suis si excitée à l’idée de partir ! J’apprécie assurément ce qui va me manquer aussi. Chaque petite chose, je la vis pleinement en ce moment, car je sais que je vais vivre autrement. Mes proches vont me manquer, j’essaie de profiter de chaque instant avec eux. Je sentais cette fébrilité l’autre jour lorsque mon chéri a appelé sa maman juste pour jaser tissu parce qu’il sait qu’il part bientôt. Je sens cette émotivité du départ quand je parle aux gens. La familiarité de mon pays me manquera. D’un autre côté, je vais vivre la différence et m’ouvrir. Construire des liens avec des personnes sur les routes du monde. Les enfants vivront une expérience hors du commun et nos liens en seront solidifiés. Nous allons prendre le temps de trouver le temps long, juste pour nous ancrer plus solidement.
Le ménage de mes vivaces me plaisait cette semaine, juste parce que je jouissais du calme de ma campagne. Ce qui était une tâche devenait un jeu. J’adore me prélasser avec un petit verre de blanc sur ma terrasse tranquillos avec de la musique et un bon livre. En voyage, mon oasis de paix sera le turquoise de la mer, le sable infini du désert, la flore incroyable de la jungle et les visages sublimes des montagnes de l’Ouest. En voyage, j’aurai la chance d’observer des merveilles de la nature et j’aurai du temps privilégié avec ma petite famille. Nettoyer un VR ça prend un gros 10 minutes. Pas de perte de temps pour entretenir des bébelles matérielles ! Au printemps, on devient des petites fourmis qui veulent à tout prix la nomination pour la maison et le terrain parfait. Du temps pour s’amuser et tisser des relations au lieu de prendre son gazon pour son précieux !
J’affectionne l’eau chaude sur ma peau et l’odeur du savon, car je sais que je devrai jauger avec cette ressource si précieuse. Je vais m’ennuyer d’une douche chaude ou d’un bain apaisant. Même si je ne suis pas une aimante du froid, je sais que nous allons envier votre hiver. Nous allons jouir d’une chaleur intense en Amérique centrale. Cette année, nous allons profiter du soleil et nous baigner dans l’océan. Nous allons sûrement aussi avoir un regard différent sur notre environnement, puisque nous allons vivre au coeur de la nature. Prendre soin de cette terre que nous allons léguer à nos enfants. Réaliser combien l’eau est une denrée rare.
La douceur de mes draps et le sentiment de sécurité de mon chez-moi m’enveloppent. Je n’ai pas à m’inquiéter de ma sécurité ou celle de ma famille. J’habite dans une démocratie, dans un pays en paix. Nos nuits seront écourtées par le bruit des singes hurleurs, des coqs ou par la musique des fiestas mexicaines. Nous allons dormir d’une oreille pour protéger les nôtres. En revanche, nous allons parfois nous endormir au son des vagues de la mer ou des gazouillis des oiseaux ou relaxer tranquillement dans un hamac. Nous allons faire la fête ou simplement faire la siesta.
Je savoure ma liberté en conduisant ma voiture et la chance que j’ai de vivre dans un pays où les femmes sont libres. Libres de nous épanouir et d’avoir notre propre pensée. Libres de porter ce que nous voulons, libres d’être une femme respectée. En voyage, j’aurai l’opportunité de sortir du cadre de performance et de standardisation. Libre de mouvement et de temps, je pourrai laisser cours à ma créativité. Pas d’horaire, ni de compte à rendre à personne, libre de mes envies du moment.
Je déguste tous mes petits plats réconfortants, surtout ma bonne soupe aux légumes que j’aime tant ou les plats plus gastronomiques d’une foodies! J’adore cuisiner ! Les recettes seront plus ardues à exécuter. Néanmoins, j’aurai le bonheur de goûter à une variété de saveurs et d’explorer la cuisine d’une autre partie du globe. Parcourir les marchés et ses épices. Choisir des fruits et légumes frais ou son poisson auprès d’un pêcheur.
En fin de compte, plus j’écris et plus je me rends compte que l’excitation du saut dans le vide est encore plus présente que toutes les peurs qui me tiraillent. Après 2 ans, il est temps ! Un moment donné, il faut bien que ça aboutisse à quelque part ! À ce moment précis, je regarde des photos de paysages du Costa Rica et j’ai encore plus envie de partir : La Pura Vida. Après tout, cette vie ne peut qu’être extraordinaire, différente et passionnante. En attendant, je profite de la richesse du présent. Champagne ! Il y a de la fébrilité dans l’air !
Je vous invite à venir célébrer notre départ, vendredi le 10 juin prochain. Famille, amis, collègues, voisins, parents :
Vous êtes les bienvenus à venir nous dire un aurevoir : un petit 15 min ou une une petite soirée arrosée. À partir de 16 h jusqu’aux petites heures ! Nous partons le lendemain ! Amenez vos boissons, nous aurons des grignotines à la bonne franquette !
Passez le mot 🙂
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