Costa Rica arrivée

Ça y est !

Nous y sommes enfin arrivés ! Le point ultime de notre pèlerinage. Comme si soudainement, on réalisait un rêve. Costa Rica, podium de notre discipline olympique, mi-parcours de notre périple. Nous en avions tant rêvé ! Un peu de douceur après tant d’écorchures, six mois sur la route à découvrir le monde ! Chaque pas nous menant un peu plus haut, un peu plus loin, nous sommes fiers d’être au sommet de la montagne. Fiers de ce que nous avons accompli, fiers de ce que nous devenons.

L’entrée au Costa-Rica fut spectaculaire comme dans les films d’action. En un tour de main, mes ninjas de la douane ont détourné les hommes en bleu comme le feraient les super héros. Chaque autographe (des officiels) les amenaient vers leur objectif. En étudiant son plan à la perfection, Mikael a agit comme un maître dans l’art de la frontière. Nous voilà au Costa-Rica !

Quelques heures de route pour arriver à notre casa, nous avons loué une maison pour 3 mois à Baru près de Dominical. Nous avions prévu ce temps pour nous poser, pour nous ancrer davantage dans le pays et pour accueillir notre famille. Nous avions envie de découvrir à la nomade, mais aussi de vivre plus en profondeur en étant sédentaire. Prendre le temps de connaître davantage un pays et ses habitants. S’arrêter un moment pour mieux intégrer le voyage et se reposer  parce que , oui, un voyage c’est épuisant. Une baisse d’adrénaline pour consolider nos apprentissages. Des apprentissages sur la vie, sur nous, sur notre famille…et pour cela il faut de la lenteur…Nous voulons que ce voyage devienne un tremplin vers notre deuxième vie. Pas juste un bonbon pour nous divertir pendant une année.

Nous sommes si heureux d’être arrivés à la villa. Elle est confortable, mais la nature est encore plus luxuriante. Après tant de jours à vivre à l’extérieur c’est cette richesse que j’aime le plus. Nous continuons de vivre dehors, mais j’apprécie tout de même de cuisiner dans un espace plus grand et d’avoir une chambre avec un lit douillet. On profite de la piscine, un cours d’éducation physique ! Mikael est très heureux de son espace de mâle pour cuisiner 😉

La vue dans les montagnes est époustouflante et l’énergie est apaisante. j’ai l’impression d’être dans une retraite fermée comme si j’allais me transformer en chaman après ce chemin de vie. Cette nature tropicale inspire à l’introspection et au calme. Une sensibilité se dégage de cette beauté pure. On admire les toucans, les coatis, les papillons morpho bleu, les colibris, les chauves-souris et les insectes majestueux. Tsé la partie du biodôme la plus trippante, ben c’est ici que je vis.

Les premiers jours, on s’adapte tranquillement à notre vie sédentaire. Nous nous sentons désorientés par la gestion du matériel et par l’abondance. Nous ne savons plus comment jauger avec la routine. Sentiment de culpabilité, on se sent mal de se sentir ainsi. Comme si nous avions pas le droit de trouver cela plate, un petit done après autant de hop ! Beaucoup d’introspection…un petit retour en arrière qui me rappelle ma vie d’avant que je ne veux plus maintenant. En même temps, la pluie n’aide pas, nous assistons à la fin de la saison des pluies. Le ciel gris est un peu tristounet après tant de lumière sur les plages du Nicaragua. Nous sentons notre corps si épuisé après cette longue route ! Un besoin criant de repos, de siesta et de farniente, mais on dirait que j’ai de la misère à l’accepter, je résiste mentalement. Je veux tout de suite mettre ma nouvelle vie en branle, mais je me sens tourmentée et perdue. Je capitule, je dois écouter mon corps. À vrai dire, on ne fait pas grand chose, un petit effort et nous sommes morts de fatigue. L’après-midi, je dormirais et pour la première fois le soir on se couche pratiquement à l’heure des enfants.

Le matin, on découvre notre univers : Dominical, un petit village de surfeurs où la prémisse du Costa-Rica est bien représenté. La pura vida ! Nous sommes heureux de constater que le village est restée simple et typique. Après ce voyage, nous n’aurions pas apprécié vivre dans un endroit trop touristique.

Les gens sont cool avec un esprit libre. On trouve de tout ! Des produits frais bio éco responsable. Les fruits et les légumes sont savoureux. On découvre des nouvelles saveurs au marché : des fruits de serpent, des litchis, les fruits de la passion. Les ananas et les mangues sont délicieux. Les smooties et le café costaricain agrémentent nos matins. On trouve notre épicerie, une autre bio et un pêcheur pour le poisson. Je redécouvre le plaisir de manger de la nourriture saine et de courir le matin. Je m’amuse à créer et à méditer du haut de mon balcon avec une vue resplendissante et la musique de la chute et des oiseaux. On se fait une petite vie tout doucement…Les activités viendront.

Le village de Dominical est petit et c’est parfait ! Deux rues à vagabonder et à apprécier notre nouveau terrain de jeux. La mer à notre portée, sa plage et ses vagues à perte de vue. Les surfeurs sont au paradis !

Dominicalito est plus sage avec ses rochers et sa playa incitant à la baignade. On a l’impression d’être seuls au monde dans notre bulle familiale. Les enfants ont beaucoup de plaisir à escalader les rochers, ils s’inventent un monde à leur portée.

Nous allons visiter l’école privée à Uvita, Escuala Verde. La directrice nous accueille chaleureusement. Une école internationale où les enfants viennent de partout dans le monde. C’est vivant ! On entend des sons enfantins en anglais ou en espagnol. Un milieu ouvert sur le monde et la nature (les enfants apprennent dehors) Nous espérons pouvoir y envoyer les enfants en février. Pas pour le côté académique, mais pour l’expérience de vie, pour faire des rencontres et apprendre les langues. Ici, l’année se termine en décembre et commence en février. Ils hésitent un peu à cause de l’adaptation, d’habitude ils préfèrent une semestre au complet…Néanmoins, nos trésors sont invités à jouer avec l’équipe de soccer de l’école. William est heureux d’y participer et de pouvoir se faire des amis. Le niveau est plus élevé qu’au Canada, mais il arrive à bien s’intégrer avec Daniel, un français et son coach qui parle 4 langues. L’école est le moyen d’échanger avec les gens de la place et les expats.

Ça fait du bien à Amy d’avoir son espace, je sens qu’elle est heureuse dans la maison. William tourne un peu en rond…c’était plus facile pour lui sur la route. On se prépare pour la fêtes avec quelques décorations de la maison et le calendrier de l’Avant. Je ne me sens pas du tout dans l’esprit de Noël, mais j’apprécie ce Noël autrement. Nous avons hâte de recevoir de la famille et des amis. Les enfants sont bien excités de voir Marianne, leur grand-maman. Que c’est bon de voir les gens qu’on aime ! On papote, on a tellement de choses à se raconter ! J’ai si hâte de voir ma soeur et sa famille, là c’est vrai de vrai !

On lui fait visiter Dominical et sa plage et on fouine dans les petites boutiques sur le bord de la mer. La couleur des tissus nous ensorcèlent de magie. Marianne nous apporte une belle surprise de la part de nos locataires, des biscuits en pain d’épice. Nous sommes émus de leur geste et l’odeur de la cannelle nous rappelle chez nous. Le soir, nous avons le bonheur d’aller voir le premier match de soccer de William, une ambiance festive et familiale.

On s’adapte tranquillement à notre vie sédentaire…Je suis contente de vivre cette adaptation en ce moment pour qu’elle soit plus douce à mon retour. Beaucoup d’introspection pour que mon futur devienne ce que je veux vraiment, une préparation pour moduler ma vie après le voyage. Des projets plein la tête pour garder ce voyage vivant et inspirant.