Road trip sur la 101 :
Come back in USA ! Journée tampon pour faire de la route, traverser les douanes et pour refaire nos provisions. Dès notre arrivée en sol américain, nous ressentons une pauvreté palpable. L’écart socio-économique est si grand, les plus démunis sont laissés pour compte ici. Pas de tissu social, une erreur de parcours et il est pratiquement impossible de se relever. Je ne sens pas cette pauvreté si profonde au Canada. Dans mon pays, les gens peuvent s’en sortir, des réseaux sont là pour les aider, ici c’est bien de valeur, mais tu restes sur la chaise de punition. Ça me touche vraiment ! Je comprends maintenant leur colère et le magnétisme du cher Trump, c’est pour eux leur seule bouée ! Je suis fière de mon pays où l’être humain a encore une valeur et où je me sens en sécurité. Quand nous dormons dans certains Walt Mart, la différence nous fait peur et nous nous sentons petits dans nos shorts ! Ce soir là, nous dormons que d’une oreille. Quand tu vis de manière sédentaire, tu n’as pas à t’inquiéter de dormir de façon sécuritaire, de l’endroit où tu prendras une douche ou d’avoir assez d’eau. Vivre à la nomade c’est se concentrer sur ses besoins de base. je ne peux pas imaginer ce que sait que de vivre en itinérance.
Notre mission pour les deux prochains jours : Seattle ! Nous dormons chez un boondocker. Le principe est simple, nous sommes invités à dormir dans un endroit sécuritaire (une entrée par exemple.) et en échange, la bienséance est d’offrir un petit présent à l’hôte. C’est aussi un échange d’expériences de vie riche d’humanité. C’est ainsi que nous avons fait l’heureuse rencontre de Dean et Sue. Deux personnes extraordinaires qui ont pris soin de nous en nous offrant une bonne douche (Dieu sait combien la douche est bonne après cinq jours !), de l’eau et du lavage. En plus, Dean nous a aidé à utiliser les transports en commun pour Seattle et à patanter des tuyaux pour installer une pompe pour l’eau au Mexique. Ils ont passé plusieurs années dans ce pays, leurs précieux conseils et leurs contacts nous seront fort utiles pour la prochaine étape. Une générosité pure de la part d’inconnus qui veulent le bien de l’être humain. The good people qui voulaient le bien de notre petite famille. Nous étions émus de leur partage. Merci !
Aller à Seattle en VR relève de l’impossible…en fait, presque ! Nous avons opté pour l’autobus de la ville et le train. C’était spécial pour les enfants de voyager ainsi et cela rappelait des souvenirs à Mikael de son voyage en Europe avec Pete. Pour une grosse ville, nous avons senti une gentillesse et une souplesse auprès des enfants. La population est cool à Seattle, c’est créatif et aussi un peu n’importe quoi ! La ville est comme un peu bordélique, mais comme des ados, ils s’y retrouvent bien dans leur bordel 😉
La première journée, nous avons fait le tour du Pike Market et de ses alentours. Un vrai marché cacophonique où chacun fait son spectacle pour vendre sa sauce. Les produits sont frais et savoureux. J’adore ! Nous en profitons pour acheter du poisson, des fruits et des légumes. Nous allons aussi coller notre gomme sur le célèbre Gun Wall, trop chouette ! Un échange de salive sur un mur enseveli d’un million de gommes ! Un passage de créativité où le sucre chimique est en vedette. Des graffitis d’artistes embellit aussi le décor. Inusité, certes, mais plutôt comique !
Le lendemain, nous déjeunons au marché avec des viennoiseries sur le bord de la mer pendant que Mikael patiente dans la ligne d’attente pour notre café dans LE Starbucks de la ville initiatrice.
Visite d’un musée d’art aujourd’hui, un jardin de fleurs en verre soufflé. C’est grandiose ! Les couleurs éclatantes s’harmonisent à merveille avec la nature et la créativité des artistes. Adultes comme enfants, nous avons adorés ! Moi et Mikael aimons beaucoup nous promener simplement dans la ville, ce fut un bonheur de la marcher jusqu’au musée. De cette manière, on sent la ville profondément et on comprend mieux la manière de vivre de ses citoyens.
Pour le dîner, nous célébrons l’anniversaire de William. Demain, il fêtera ses 11 ans. Nous choisissons une resto italien pour lui offrir son repas préféré : la lasagne. Il est heureux de son choix et c’est la première fois que je sens autant de gratitude dans ses yeux d’enfant. Je suis fière de cette maturité naissante en lui ! Il m’impressionne un peu plus à chaque jour. Nous terminons la journée par quelques achats au marché. Le lendemain matin, nous quittons Dean et Sue avec le coeur serré. Le contact humain nous manque, on s’attache rapidement à l’autre.
Beaucoup de route une fois de plus, nous quittons l’état de Washington pour l’Oregon. Nous sillonnons la pittoresque 101 pour longer la côte Ouest américaine. Un chemin qui longe la mer avec des plages à perte de vue ! Nous arrêtons sur une d’elles, nous sommes étonnés de voir qu’il fait frais ici. Le vent de la mer nous obligent à conserver nos vestes sur la plage, pas question de se baigner, l’eau est glaciale. Nous avions imaginés de la chaleur sur la Côte, mais il faudra se reprendre plus au Sud ou vers les terres pour sentir la chaleur de notre été. Par contre, c’est si beau ! William s’amuse à jouer au soccer dans le sable pieds nu pour sa fête.
Le soir, je me sauve en catimini pour lui trouver un gâteau d’anniversaire. Je dois arpenter toutes les rues du village pour trouver un fameux gâteau : pas de cake à la grocery, ni à la bakery qui est fermée. encore moins dans un café où la fille me regarde bizarre. Faut dire que je fais tout mon possible pour leur expliquer (dans un anglais so so 😉 que je veux coller des bouts de gâteaux ensemble pour faire un vrai gâteau pour l’anniversaire de mon garçon ! Je me sens comme une boule d’émotions qui va éclater en miettes ! Je me ressaisi et j’utilise mon système D ! Je suis déterminée et je réussi enfin à me faire comprendre auprès d’une dame si gentille qui vend des morceaux de fudge. Finalement, un gâteau en fudge c’est tout à fait délicieux ! J’étais fière de moi ! En plus, William était tellement heureux, il ne s’attendait pas à recevoir de gâteau étant donnée les circonstances du voyage. Une journée de fête c’est sacrée !
Nous parcourons l’état de l’Oregon avec des yeux ébahis. La mer à perte de vue, les plages spectaculaires ! Nous profitons de cet univers en relaxant sur les plages, en construisant des abris ou des tipis contre le vent, en marchant sur les rochers, en faisant une petite rando avec vue sur la mer. La simplicité dans l’extraordinaire ! On vit à la nomade, en se promenant au gré du vent, en s’arrêtant par ci par là. Nous ne couchons jamais à la même place, des bivouacs plus ou moins permis. Un matin, les camions de la voirie nous réveillent à 6h du matin. Nous filons dormir sur une autre plage pour reprendre quelques heures de sommeil. Vivre simplement et sortir de notre zone de confort ! C’est pas facile de vivre la cavale quand tu es habituée à une vie bien rangée. Ce sentiment de se sentir vivant avec le coeur en chamade même si tu te sens ronger par l’intérieur. Tranquillement, on apprécie cette liberté qui nous rend plus fort, la peur s’estompe peu à peu pour se sentir en vie.
J’aurais pu passer mes journées, assise sur un rocher à m’éblouir des vagues de la mer, à sentir le froid du vent et la chaleur du soleil contre ma peau et paisiblement m’endormir au son de cette berceuse. Ma belle Oregon, j’ai un doux souvenir de ton air marin.Nous avons appris ici à vivre simplement, à explorer notre côté nomade et à apprivoiser notre peur de l’insécurité. La nature est riche d’apprentissages ! D’autres aventures californiennes viendront parfumer notre voyage vers nous-mêmes…
Denise Soucy Chabot dit
Magnifiques photos, accompagnées d’un très beau texte qui nous fait réaliser à quel point vous devez passer par toute la gamme d’émotions.
Josee St-Pierre dit
Merci ! Je suis heureuse de vous sentir proches de nous. Merci de nous suivre 🙂
Effectivement, nous passons par une panoplies d’émotions…
Cette expérience de vie est riche et extraordinaire, mais en même temps ce n’est pas
toujours facile. On apprend, on évolue…
Josée, Mikael ,William, Amy et Caleb
Robert asselin dit
J adore vous lire bravo pour tout et les textes riches
Josee St-Pierre dit
Merci Robert de nous lire !
Ça fait toujours plaisir de recevoir des messages 🙂
Josée, freefall et ses 5
Josee St-Pierre dit
Merci de nous suivre !
Marianne nous a déjà parlé de vous 😉
Au plaisir !
Josée, freefall et ses 5
Fumiko dit
Bonjour!
Je suis l’un des étudiants du cours de céramique Marianne ici à St Jean. J’adore lire et suivre votre route…
Abraço
Josee St-Pierre dit
Merci de nous suivre !
Marianne nous a déjà parlé de vous ?
Au plaisir !
Josée, freefall et ses 5
Julie Martins dit
Bonjour à vous 5!!!!
Je vous suis depuis le début de votre aventure avec Facebook!!! J’adore vous lire et voir vos belles photos. Vous avez une belle famille!!! Bien hâte de voir la suite de votre aventure…
Josee St-Pierre dit
Merci Julie de prendre le temps de nous laisser ce beau message !
Josée, freefall et ses 5
`Réal Martel dit
Bonne fête William. De magnifique paysage De vous voir apprécié la vie.C est magique
Josee St-Pierre dit
Merci Réal de la part de William 😉
La vie est belle, il faut en profiter pendant que le vie nous offre la vie !
Josée, freefall et ses 5
Diane Voyer dit
La prochaine fois je prends le temps de visiter Seattle ca me semble vraiment intéressant .Juste l,idée de la gomme a afficher je trouve cela amusant.Les légumes de vos photos sont tellement beaux que j,en mangerais.Merci pour toutes ces informations.Diane .Bonne continutée.
Josee St-Pierre dit
Merci Diane !
Nous avons adorés Seattle !
Effectivement, les légumes étaient délicieux 😉
Josée, freefall et ses 5
Diane Soucy St-Pierre dit
Surprenante cette pauvreté aux États-Unis, un si grand pays, si « développé », j’en avais déjà entendu parler, mais je ne me rendais pas compte à quel point… nous pouvons être très fiers de notre pays !
Comme il doit être bon de rencontrer des gens tel que Dean & Sue… bravo à eux, c’est très réconfortant et sécurisant !!
Spéciale cette photo des 5 gommes ballounes de Freefall et William avait l’air bien content d’en avoir une « grosse bleue » dans la bouche !!
Magnifiques photos du musée d’art !!!!, et superbes photos de William au resto… il a l’air si heureux notre grand… nous en sommes très fiers également !!! Bonne idée pour son gâteau… il a l’air ravi. Bravo Josée pour ton système D, bien réussi ! Comme il est beau ce grand garçon de 11 ans !
Quel beau passage vous avez vécu… merci de nous faire voyager par ce magnifique récit et ces superbes photos (elles m’ont parfois fait rire, parfois ébloui) !!
Bisous à tous de nous deux !!!!!
Josee St-Pierre dit
Salut maman !
Nous vivons dans un pays libre, securitaire et sensible aux gens dans la detresse. Nous avons beaucoup aime Seattle ! Merci de prendre le temps de m’ecrire, ca me fait du bien !
Josee
Xx
Véronique St-Pierre dit
J’avais lu ce texte, mais pas pris le temps de commenter. Ça me touche beaucoup ce choc des réalités. Je suis contente de vivre au Canada. Contente de payer pour certains qui en ont plus de besoin. Dommage que le problème réside dans la minorité qui en profite trop longtemps! Bref… Je ne sais pas si Amy vous en a parlé, mais nous avons eu une petite discussion toute les deux sur la pauvreté. 😉
Cela dit, Seattle a l’air vraiment cool à visiter! Une autre destination à ajouter… coudonc, va falloir partir longtemps! 😛