Lac Atitlan

Paradise 

La route pour venir ici fut mortelle ! Pour la première fois, Mikael a eu la peur de sa vie, peur de voir sa famille mourir. Heureusement, Freefall ne nous a pas laissé tombé, il a combattu comme un vétéran ! Ce chemin si ardu dans les montagnes nous a amené dans un véritable coin de paradis. Pas pour rien que nous y sommes restés deux semaines, le plus long séjour jusqu’à maintenant ! Ce matin, je suis émue de vous écrire d’à partir d’un petit café du Guatemala…ce cadeau de la vie me manquera ! Un bon latte et un vrai brownie comme je les aime (ceux qui me connaissent bien savent combien je suis une fan de ces petits diables chocolatés), je vous raconte notre aventure guatémaltèque.

Le soir avant notre entrée au Guatemala, nous avons dormi dans un Pemex (station service mexicaine.) Un choix sécuritaire (garde armé) et à proximité de la frontière. Beaucoup de fébrilité dans l’air, nous étions nerveux de traverser l’Amérique centrale. Tout allait bien se passer, mais l’inconnu fait peur, surtout avec tout ce que l’on entend ! La nuit sera courte de part le stress vécu, mais aussi parce qu’Amy a vomit aux petites heures ce matin.

Première étape, nous allons à la frontière mexicaine estamper notre sortie du pays. Le monsieur est bête comme deux pieds ! Il tente de nous escroquer en voulant nous faire payer à nouveau nos cartes de touristes, impossible de les avoir sans les payer pourtant ! Une chance ! Nous avions conserver notre reçu.

Nous passons ensuite à la fumigation (une sorte de produit chimique pour désinfecter contre les insectes qu’ils disent 😉 Ça grouille ici, mais nous sommes pas mal tout seuls à traverser un dimanche matin. Mikael débarque avec Caleb à la douane pour les passeports et complète le permis pour le véhicule. Les douaniers guatémaltèques sont très gentils ! Le passage se fait facilement, Caleb et son charme aidant ! Toute la paperasse réglée en une heure ! On est rassurés !

Nous ne sommes pas trop dépaysés, ça ressemble un peu au Mexique, mais la végétation est plus abondante se rapprochant de la jungle. On roule quelques minutes, la route est plus étroite et maladroitement Mikael accroche un autre véhicule en essayant de passer entre deux d’entre eux. Notre auvent est brisé et le miroir du camion débarqué. Mikael prend son coffre à outils et remet le miroir en place et offre quelques quetzals au camionneur. Ouff ! Ça commence un peu mal, je sens que Mikael est sur les nerfs, une erreur qu’il aurait pu éviter, mais en même temps avec toute la route qu’il fait, c’est tout à fait normal !

Une grosse journée de route intense. Nous sommes dans les montagnes, ça tourne, ça monte et ça descend comme des montagnes russes. En plus, nous roulons à la vitesse d’une tortue, il y beaucoup de camions et des tonnes de tumulus (des grosses bosses pour ralentir à tous les 5min !) L’enfer ! À trois reprises, nous devons nous arrêter pour donner une  pause à nos freins, ça chauffe et ça boucane ! Ça descend comme pas possible ! On capote ! On espère que Freefall tiendra le coup !

Après plusieurs heures de descente en enfer, nous arrivons au village de San Marcos, chaque km réussi est une victoire. Nous avons juste hâte d’arriver à Pasajcap! Le Mexique c’est riche à comparé le Guatemala. Les villageois vivent dans des petites cabanes de bois sur la terre avec rien. J’interpelle Amy pour qu’elle puisse observer cette réalité. On est près d’arriver quand on se rend compte que la route est barrée pour une célébration. Pas moyen de prendre une autre route ou de faire demi-tour, impossible !

Mikael fond en larmes et est en panique…c’est le bout du bout ! Il a eu tant de pression aujourd’hui ! Je l’aide à se ressaisir (un peu comme si je lui avais lancé un saut d’eau en plein visage), mais pas le choix, nous devons agir ! Je lui propose d’aller voir le proprio du camping en marchant. William se propose d’accompagner son papa, je pense qu’il sentait qu’il en avait besoin.

Pendant ce temps, le policier vient me voir pour que je déplace le motorisé. Le défilé aura lieu bientôt et nous ne pouvons pas rester là. J’essaie de lui expliquer avec un espagnol approximatif que j’attend mon homme et que je suis incapable d’accéder à sa demande. En même temps, Amy a mal au coeur en arrière…Je capote ! Le policier reste patient et est emphatique du fait que nous avons des enfants.

Mikael revient et nous convenons avec le policier de reculer Freefall un peu plus loin et que dès que les gens seront passés nous pourront avancer. Je pense que nous avons retarder leur célébration avec tout ça ! Il fait noir, tout une journée dans le corps. On se rend compte que le rack à vélos est brisé et qu’il va tomber,  nous devons laisser les bicyclettes sur le bord de la route. Ce n’est que du matériel ! De toute façon, ils commençaient à être usés avec toute la route. Un garçon passe près de nous avec son plus beau sourire. On lui offre le vélo de William ! Surpris, il se demande bien pourquoi on lui offre autant ! Il part avec fierté avec son vélo. Nous pleurons de joie après toutes ces émotions ! Une petite partie de nous voyagera au Guatemala 😉 Je pense que la vie a placé ce jeune garçon sur notre route…nous nous souviendrons de ce moment comme étant du bonheur après cette journée difficile !

Après la célébration, le policier nous laisse passer et nous dirige avec beaucoup de générosité. Après un long chemin de terre étroit, on arrive enfin à Pasajcap à la tombée de la nuit. On se demande bien ce qu’on fait ici…tout ce chemin.

Ce matin, en se réveillant je réalise la beauté de l’endroit. Une vue incroyable ! Un petit coin de paradis extraordinaire ! Ça valait la peine. Nous décidons d’y rester plusieurs jours.

Nous profitons de la vie ! On prend du temps pour vivre simplement ! On relaxe près du Lac Atitlan, petites baignades dans le lac et détente dans le hamac. Dorénavant, il y en aura partout chez nous 😉 ! Ça fait du bien de se poser pour les enfants et pour les parents…on se fait une petite vie !

Les enfants s’amusent à faire des concours de sauts avec Mikael, beaucoup de plaisir ! Du temps en familles pour jouer 🙂 Quel est votre vote ?

C’est merveilleux de faire l’école si proche de cette nature sensationnelle ! L’enseignement se fait plus facilement et l’adaptation est bien ancrée. Les enfants s’amusent avec tout et rien. Caleb cueille les fruits à la manière des guatémaltèques 🙂 (un petit fruit rouge appelé kote, un goût qui se rapproche de la mangue, mais un peu plus amer.) La casa de Pierre est enveloppée d’un jardin de fleurs et d’arbres fruitiers. Un français venu s’installé ici depuis une dizaine d’années. Il s’occupe de sa bosse et prend soin des gens. Nous pouvons même lui acheter du poisson frais et du vin.

Nous allons acheter des fruits, des légumes, des oeufs au village à pied. J’adore ce mode de vie ! Il y a des mouches partout (ah oui, des araignées aussi dans la douche ;), mais les produits sont frais et naturels, pas d’agents de conservation. On a la chance d’échanger un peu avec les locaux. Nous nous préparons des bon petits plats maison. En manque de ressources, nous utilisons et nous créons à partir de ce que nous avons. Je fais une bonne soupe aux légumes en préparant mon bouillon avec des pelures et les restes, c’est absolument délicieux ! Le soir, on déguste avec un bon verre de vino et on admire les couchers de soleil.

Nous prenons le bateau-taxi pour aller visiter San Marcos. Ici, les vacanciers n’ont pas l’allure de touristes, mais de voyageurs. Tout le monde se salue, s’entraide et se parle. Nous rencontrons un anglais ayant immigré au Costa Rica, il nous propose son aide au besoin. On se promène dans la ville, dans les petites rues, c’est chouette ! Les guatémaltèques sont gentils et les échanges sont faciles avec les locaux, ils viennent vers nous pour échanger avec les enfants. On dîne dans un resto avec une cour intérieure. La vue est belle et les plats thai sont malades ! Nous allons y revenir après le marché dimanche. On est super contents d’acheter nos hamacs, les enfants décident de s’en acheter un avec leur argent de poche et choisissent des présents pour leurs amis. Ils leur manquent ! Ils sont eu peu déçus de ne pas pouvoir passer l’Halloween cette année, on leur achète un sac de Skittles ! C’est rare ici 😉 William est bien content que son ami Zach pense à lui en lui envoyant un petit vidéo d’Halloween avec ses amis. Merci Zach, tu nous a touché, William apprécie que tu penses à lui, vraiment !  Dimanche, on trippe au marché à San Pedro, il y a du monde !!! Toute une expérience enrichissante ! Nous avons adoré San Pedro !

La deuxième semaine au Guatemala est tout aussi merveilleuse. Une petite vie simple, mais extraordinaire à la fois. Moi, Amy et Mikael attrapons des petits microbes, mais rien de majeur, du repos et hop ! On ne se tanne pas du paysage et on apprécie chaque instant ! On pense à notre futur, un voyage comme celui-ci ça inspire tant de projets !

Nous décidons d’aller voir Panajachel. La ville ne nous impressionne pas du tout, mais nous passons tout de même une belle journée ! On dirait que ça nous dérange pas, nous apprécions d’être là, nous avons vu mieux et pire…. Nous prenons un tuk tuk pour aller visiter une réserve naturelle où l’on peut observer les papillons et les singes.

Les enfants ont hâte de  voir des singes ! On se promène partout, mais en vain ! Les seuls singes que nous apercevons ce sont nos enfants et mon petit mari qui s’amuse à faire des singeries 😉 Nous revenons sur nos pas en étant patients…Nous sommes bien excités d’en apercevoir !!! Pas de preuve à l’appui, puisque notre appareil photo n’est pas assez performant, mais nous en avons bien vu !! Magique de les avoir bouger dans les arbres à travers les branches !

Une petite randonnée dans la forêt tropicale ! Que ça fait du bien de bouger un peu. J’ai l’impression de me retrouver dans le livre de la jungle. Mais où est Moogli ? On traverse des ponts suspendus, un petit avant goût du Costa Rica !

En revenant en bateau-taxi, on fait la rencontre d’Edwin et de sa femme. Nous piquons une petite jase fort sympathique ! Il tient un restaurant à San Marcos et organise des expéditions dans les montagnes. On décide le lendemain d’aller l’encourager et on explore un nouveau coin de San Marcos, une petite rue charmante.

 

Le lac Atitlan va assurément nous manquer ! Des souvenirs marqués à jamais, je suis émue de quitter ce coin du monde, mais en même temps je sais que d’autres merveilles et d’autres rencontres nous attendent. Je réalise combien le temps passe vite et je profite de tous ces instants que la vie nous offre. Cinq mois que nous sommes partis, ça va trop vite ! Dans moins d’un mois, nous serons au Costa Rica !