Avoir la chienne !
Qu’est-ce que la peur ? La peur c’est dans ta tête que ça se passe, tu angoisses à l’idée que…En réalité ça n’existe pas, tu figures qu’un danger potentiel pourrait t’arriver. Une invention de l’esprit pour te protéger. Quand tu voyages, tu as besoin de sentir que ta famille soit en sécurité. Tsé, quand tu as l’impression que le tic tac intérieur est plus fort que les cloches d’une église ou que tu as la chienne qu’une guerre nucléaire éclate, c’est le temps d’écouter ta petite voix intérieure ! Peur réelle ou mentale, pas le goût de jouer avec la roulette russe ! Nous avons vécu un tsunami d’émotions au El Salvador et au Honduras.
L’entrée au El Salvador fut easy pour ce qui est de la paperasse et de la gentillesse des douaniers. Ils facilitaient même notre passage en nous parlant en anglais et en étant sensibles à la famille. Mikael était bien préparé et nous avons esquivé les tramidores comme des pros. Néanmoins, il y a avait un traffic monstre et c’était n’importe quoi ! Ce que vous voyez, c’est une rue à 2 sens (donc 1 voie de chaque bord). En réalité, il y a 4 voies qui rentrent dans la première voie bloquant littérallement la voie à sens inverse. Ah! il y a aussi un accotement en garnotte 1 pied plus bas que l’asphalte qui sert de route pour se rendre au 2e pont… Freefall a fait de la trail et presque du bumpingcar 😉 Tout un défi pour Mikael ! Et pas besoin de vous dire que personne ne veut te laisser passer !
Une fois sortis de cette folie, nous jouissons d’une belle route large asphaltée et quand même en ligne droite à comparer ce que nous avons roulé jusqu’à maintenant, ça fait du bien !
Direction Los Cabanos, nous avons prévu dormir dans un petit hôtel, suggestion d’un ami voyageur. La chambre coûtant pratiquement la même chose que le stationnement, nous pensons y rester quelques jours pour se reposer avant de traversée le Honduras.
La chambre est plutôt rudimentaire, c’est humide, il y a de la moisissure et des fourmis sont en train de dévorer le bois qui s’émiette sur le plancher. Des traces au plafond laissent croire à plusieurs infiltrations d’eau. Mais bon, ça fait l’affaire, on se dit qu’avec la chaleur on sera mieux ici que dans le VR et c’est pas cher. Disons qu’on apprend à se contenter de moins 😉 Avant au Québec, jamais je n’aurais accepté ça !
Nous sommes affamés ! Nous décidons de manger au resto de la place, mais on sent une drôle d’ambiance…Les managers (el salvadoriens) nous expliquent que leur ami (capitaine du bateau pour le snorkeling) est mort la veille. Je peux sentir la douleur et la tristesse dans leurs yeux, on se sent affreusement mal pour eux et nous avons l’impression qu’on ne devrait pas être ici. Le service funéraire le soir, le restaurant est donc fermé. Ils nous proposent d’aller voir la mère de la fille pour qu’elle nous prépare à manger. Déboussolés par toutes les émotions et l’arrivée au pays, on accepte.
Nous suivons le manager en traversant le village de pêcheurs. Nous passons quasiment dans les maisons (des petites cabanes de bois ou de tôle) des villageois. Le feeling est plutôt tristounet et la pauvreté est immense ! Les déchets abondent de partout ! Ça me touche, mais en même temps j’essaie de rester souriante et respectueuse. Nous arrivons chez la abuela (la grand-mère dans un vieil hôtel abandonné) en pyjama. Elle accepte de cuisiner pour nous et avec toute sa générosité nous propose de le faire pour le souper aussi en nous le livrant à l’hôtel. Le poisson entier est délicieux ! Fatigués par les émotions, on retourne se baigner à l’hôtel.
À ce moment là, je ne me sens pas à ma place à cause du décèsdu capitaine, mais je ne me sens pas en insécurité. Les enfants profitent de la piscine avec plaisir et ne se rendent compte de rien. Je pense aussi que ça amène un peu de gaité.
Le soir, le proprio de l’hôtel (un américain), offre le souper aux el salvadoriens après le service funéraire. Pendant ce temps , on mange discrètement notre souper cuisiné par la grand-maman. Le proprio soul vient jaser avec nous, mais disons qu’on le trouve un peu bizz et on n’a pas vraiment envie de lui parler. On se sauve rapidement dans notre lit ! Nous prenons la décision de rester une nuit de plus pour récupérer, mais finalement nous ne resterons pas toute la semaine. Il fait une chaleur exécrable ! J’ai du mal à dormir, cette fois-ci je sus ma vie !
Ce matin, nous en profitons pour préparer notre prochaine étape (Honduras) et pour faire du lavage pendant que les enfants se baignent. Tout va bien jusqu’à ce que le proprio arrive soudainement soul, il manque proche de tomber et de se cogner la tête sur un poteau. Le manager le ramasse sous son épaule et l’amène dans sa chambre. Je peux vous dire que c’est pas la première fois ! C’était presqu’un geste automatique de la part de l’employé.
Les enfants ont du plaisir dans la piscine, mais là, trois el salvadoriens chauds arrivent pour s’assurer que l’américain soit correct…Là, je commence à me sentir mal et le coeur me débat ! Ils s’assoient à la table pour prendre une bière et j’observe les employés qui semblent mal à l’aise. Ça parle fort, j’ai le sentiment qu’il s’est passé quelque chose avec le proprio. Les filles fuient le contact avec les hommes et essaient de se pousser. Je vois aussi que des appels se font…Ma petite voix intérieure me dit que ça ne va pas bien. J’ai peur ! Je me sens en insécurité pour ma famille. Tranquillement, on fait sortir les kids de l’eau (pour ne pas avoir l’air louche…) , on ne sait jamais…nous ne voulons pas faire éclater une crise ! Nous proposons aux enfants d’aller écouter un film pour l’après-midi dans la chambre. Heureusement, il ne comprennent pas ce qui se passe et ils sont juste contents ! Moi, je me sens nerveuse, tout bruit me stress. En plus, ça pu dans la chambre, pognée icitte dans l’humidité et la moisissure.
Je me rends compte qu’un gros gars est venu sortir les trois hommes, la situation s’est calmée, ouff ! Rien n’est arrivé, mais je me sens toute petite. Nous ne pouvons pas changer de place ce soir pour ne pas conduire à la noirceur, mais demain nous partons ! Nous soupons dehors, c’est calme ! Il y a plusieurs petits enfants qui s’approchent de nous et nous sourient. J’essaie d’entrer en contact avec eux et rétablir un sentiment de confiance jusqu’à ce que le proprio sorte de sa chambre. Bière à la main, il engueule la cuisinière espagnole parce qu’il ne reste plus de pollo (poulet!) Bon, je pense que c’est le temps d’aller se coucher zzz Les enfants n’ont pas besoin de voir ça !
Ce matin, on est prêt ! Aux petites heures, l’américain avait déjà amorcé sa course à l’alcool…Pourtant, ce ne fut pas la même contact pour d’autres voyageurs, comme quoi chaque expérience est unique !
Beaucoup de route aujourd’hui ! On se rapproche un peu de la frontière hondurienne. On arrive en après-midi à Tortura Verde, un hôtel à la playa El Cuco. Crevée, je décide de faire une sieste dans le stationnement (plus de camping à partir du El Salvador) pendant que Mikael et les enfants vont se baigner.
À mon réveil, nous allons souper sur le bord de l’eau. Wow ! Je suis heureuse de retrouver la mer, elle me manquait. C’est extraordinaire ici et on se sent en sécurité. Je me réconcilie aussitôt avec le El Salvador. Après tout, le même genre de situation aurait pu arriver chez nous. C’est beau !! Le coucher de soleil est magnifique ! Nous apprécions notre souper ce soir comme jamais ! Et nous relaxons dans les hamacs au son de la musique et d’un bon pina colada ! Je ne m’attendais pas à trouver un tel petit coin de paradis au El Salvador !
On profite de la plage aujourd’hui…le soleil, la chaleur de l’eau, le bruit des vagues de la mer. Les enfants s’amusent à faire de la planche. Caleb est fier de lui, un vrai petit surfeur. Au début du voyage, il ne savait même pas nager et là il affronte les vagues de l’océan !! Tu es un champion !
Les petits s’amusent dans le sable pendant que nous nous préparons mentalement à traverser le Honduras. Mikael étudie toutes les étapes de la frontière en lisant Iovolander. Avant chaque pays, nous avons besoin de nous reposer physiquement et mentalement. Ce serait beaucoup plus agréable de rester ici, mais nous avons fait le choix de partir demain pour passer le dimanche. Nous reviendrons à El Cuco au retour.
Ce soir, nous dormons dans un garage surveillé près de la douane. Nous sommes un peu stressés de rouler dans le pays et nous avons une grosse journée devant nous. Nous ne voulons pas dormir au Honduras, nos avons donc choisi de faire la frontière du Nicaragua le même jour. Passage obligé pour se rendre au Nicaragua, mais où la sécurité craint.
On se lève tôt pour pouvoir passer le Honduras à l’ouverture. Nous devons estamper et annuler notre permis de véhicule du El Salvador pour ensuite entrer au Honduras. Par la suite, sortir du Honduras pour entrer au Nicaragua.
Là le fun commence ! Il ne faut avoir peur aux frontières, mais rester calme et jouer la game. Toute une game ! La sortie du El Salvador se déroule à merveille ! L’entrée au Honduras, ce n’est pas tout à fait la même affaire ! Un vrai cirque ! On se fait harceler par une tonne de tramadores ! Il y en a même un qui se fait passer pour un type de l’immigration à l’aide d’un militaire à côté de lui. Il insiste pour prendre les passeports pour soit disant nous aider et refuse qu’on amène Caleb (ils savent que les enfants aident !) On lui demande ses papiers qu’il n’a pas 😉 Avec ma confiance de fer, je refuse catégoriquement qu’ils prennent nos passeports dans ses mains et on lui dit qu’on ne le paiera pas pour l’ayuda (aide) : «No a la mano ! » Finalement, on arrive à l’éviter pour nous rendre à l’immigration, aux photocopies et au permis du véhicule. Les agents sont super gentils !
Les quelques heures de routes au Honduras se déroulent bien, mais à la sortie du pays on doit recommencer toute un jeu de manipulations. Mikael décide de payer des «aides» pour pouvoir passer plus rapidement. Il se rend compte que la ligne est interminable et qu’elle fait le tour de la bâtisse, les 12 travaux d’Astérix ! Tout d’un coup, en payant on se ramasse dans une autre ligne toute petite…40 $ c’est cher, mais au moins on est sorti plus rapidement. Eh non ! Pas de photos prises au Honduras 😉
On est heureux d’arriver au Nicaragua, les procédures sont simples et faciles ! Nous roulons jusqu’au village de Poneloya, des connaissances québécoise y sont installées depuis plusieurs années. Nous arrivons à 16h00 et ils nous accueillent avec un bon français québécois, ça fait du bien ! Il nous propose de stationner sur le terrain de leur voisin et nous allons souper avec eux au resto. Toute une aventure ! Nous sommes heureux d’être au Nicaragua !
admin dit
Pour ceux qui ont des questions pour le passage des douanes voici:
Vous avez besoin de 3 choses essentielles et une drôlement recommandée:
#1 De la patience… on va se le dire, c’est Freefallement long les douanes, mais on passe à travers!
#2 Du calme ou du « coolness », ça ne sert à rien de paniquer, il faut juste garder son air détendu et suivre les officiels… jamais les tramidorès 😉
#3 Étudier les douanes avec des outils comme ioverlander ou autres recherches internet. Mémoriser les étapes, visualiser les lieux (les descriptions sur ioverlander sont particulièrement détaillées)
#4 Un Enfant en bas âge (drôlement recommandé); le respect de la famille dans ces pays passent par-dessus tout. Les tramidorès se tassent quand je leur dit que mon « ayuda » a 4 ans et les officiels rient à chaque fois en voyant mon ninja faire ses niaiseries pendant qu’on attend en ligne.
voilà! c’est ça les douanes de l’Amérique Centrale, si vous voulez plus d’aide, ça va coûter $40 USD… hahahaha!
real martel dit
De la patience ca c est vrai Nous on a traversé en moto et à un douane j ai élevé la voix et j ai sacré et il a mis mon passeport de côté et a passé toute la file avant de reprendre mon passeport Je me suis dit ici il faut rester calme
Josee St-Pierre dit
Ouff !! Le voyage c’est très formateur 😉
Ginette Trépanier dit
Vous êtes admirables.
Merci de partager tout cela .
C’est comme un film que nous suivons avec grand intérèt.
Nous espérons que ce soit des choses seulement pas trop graves qui vous arrivent .
Petite suggestion ,
Est-ce que cela serait possible ?
Si vos beaux enfants sont en accord , d’avoir leurs commentaires suite à ce voyage .
Nous comprenons s’ils ne sont pas à l’aise .
Bonne route .
Vous êtes très courageux.
Ginette & Lucien
Josee St-Pierre dit
Merci du Nicaragua !
Un beau film rempli d’aventures 😉
Les enfants ont un espace pour écrire sur le blog, mais c’est certain que j’aimerais qu’ils écrivent
(William et Amy) un billet sur leur propre bilan du voyage .
Julie canada panama dit
Je suis très contente pour vous
Au Nicaragua une petite ville (Masaya) dans le centre ville
Un restaurant de fruits de mer succulent (camarone ampanados ) wow wow
Les chaises sont super haute et le propriétaire super gentil
Camarone grande et excellllllenttttte ?
Vaut le détour si ❤️ Les crevettes géantes
Josee St-Pierre dit
Salut Julie !
Nous sommes allés à Masaya pour le volcan, mais malheureusement
je n’ai pas reçu ton message avant pour les camarones…j’aurais tellement aimée !
Je suis une fan de crevettes 🙂
Nous passons du temps relaxe au Nicaragua
Diane Voyer dit
J,ai vraiment aimé la description de votre trajet je vais le relire une autre fois et le noter pour l,avoir en mémoire pour l,an prochain .MERCI .XXXXX.Diane
Josee St-Pierre dit
Merci Diane 🙂
Câlin du Nicaragua xx
Bibiane Baillargeon dit
Vous avez été ma lecture du matin. C’est un réveil en douceur de vous lire. D’aventures en aventures, de découvertes en découvertes, vous vous approchez de votre but. Pas toujours facile pour y arriver, mais vous faites cela avec brio.
Josee St-Pierre dit
C’est donc ben le fun !
Je suis agréablement touchée que nous soyons votre lecture du matin 🙂
9 jours et nous serons au Costa Rica !
Gros câlin du Nicaragua xx