- Mikael, quand est-ce que tu retournes à la banque finalement?
- Je n’y retourne pas. Je vais construire ma propre entreprise à la place.
- Mais tes sites font déjà assez d’argent pour arrêter la banque?
- Non.
- Arrête de niaiser, c’est pas une blague, comment vas-tu faire pour vivre?
- Je ne le sais pas encore, mais c’est correct…
C’est la première conversation que j’ai eu avec mes beaux-parents à mon retour de voyage. Assis relaxe avec une bière dans la main droite à parler de tout et de rien et à profiter du soleil qui réchauffe mon visage et ramène mon esprit de retour sur une plage du Nicaragua. Je leur raconte que ça fait déjà un bout que j’ai décidé de quitter un job de rêve. Tu sais, le job qui paie super bien, voire même un peu prestigieux, qui est motivant, voire jamais de routine, qui t’offre un gros package d’avantage sociaux, voire la pension blindée, les assurances et puis une hypothèque à 1.39%? C’est ce job là que je quitte.
Tu vas faire comment pour vivre?
C’est une question pertinente pour toi? Elle ne l’est plus vraiment pour moi. En fait, c’est la même question qu’on m’a posée avant de partir en voyage; comment vas-tu faire pour payer ton voyage? La réponse est assez simple quand tu y penses; ben j’vais faire de l’argent.
L’argent, c’est le concept le plus puissant de notre ère moderne. On parle constamment de travailler pour se payer quelque chose. Des vacances (parce qu’on travaille trop), un nouveau char (j’adore mon Jeep!), une maison plus grande (pour les enfants qui s’en viennent et leurs amis), des vêtements pour le p’tit dernier (parce qu’il est grand maintenant!) et ultimement pour se payer une retraite. Une retraite qui va enfin nous permettre de faire ce qu’on aime. C’est ça ton plan, non? C’était ça le mien à un moment donné.
C’est drôle parc que je n’avais pas réalisé que j’avais les deux pieds dans la matrice. J’aimais mon emploi, j’appréciais particulièrement le sentiment que j’éprouvais lorsque j’aidais mes clients, que je les conseillais. Je savais que je faisais une différence dans leur vie, j’en étais fier. Mais le 1er novembre arrivait toujours trop vite. Un moment pour apprécier mon année, empocher un juteux bonus et le compteur qui retourne à zéro. ZÉRO, c’est le point de départ de chaque année financière, no matter how good j’étais l’an passé. Je recommençais à ZÉRO avec toujours un peu plus d’objectif. Mais c’est cool, c’est normal, ça s’appelle la croissance, right? Donc on repart pour une autre année, on est motivé et on va faire sauter la banque ce coup-ci avec un bonus fumant!
10 jours qui a tout changé
Le jour 144 de mon voyage, nous avons débarqué sur une petite plage du Nicaragua; Playa San Diego. On arrive à la destination après une longue route de terre avec plus de trou que l’Échangeur Turcot. On reste pris dans le sable de la plage en stationnant, une famille Nica vient nous déprendre en poussant le VR de 100 tonnes avec le sourire aux lèvres à 40 degré, le soleil qui agresse notre coco. On prend une Corona, on rit et puis on arrive enfin à « Mind The Gap ». C’est un petit hostel en plein milieu d’une plage déserte. Hostel, c’est un mot « chic » pour auberge de jeunesse. Et puis au Nicaragua, « auberge de jeunesse », c’est une expression « chic » pour dire un spot sur la plage où tu peux dormir. On entre dans le petit espace qui sert de resto/bar/place pour relaxer. Du gros métal joue à tue-tête, Tool – Forty Six & 2, un « jeune » tatoué avec des dreds fait une sculpture avec des coquillages. Il se lève et nous sourit en nous accueillant. Je me sens bien, je me sens de retour à mes « bonnes années », mais ouf, je me dis qu’ils ne seront pas trop enchantés de voir mes trois enfants courir partout. C’est tout le contraire! Les back-backers de la place sont super contents de rencontrer notre famille. On décide de passer 10 jour là-bas.
Pendant 10 jours, à tous les matins, je n’ai rien fait. As-tu déjà rien fait? Quand je dis rien, c’est pas de musique, pas de lecture, même pas jaser. J’ai fixé l’océan et j’ai observé les 7,243 vagues qui ont frappé le rivage. Chaque vague me posait la même question : « qu’est-ce que tu veux faire dans la vie? ».
Durant ce séjour, nous avons également passé à travers une foule de sentiment. Nous avons vécu une alerte au Tsunami. La sirène qui retentit sur des kilomètres à te percer les tympans, les Nice qui embarquent tout ce qui vie (femmes, enfants et chien d’abord!) dans leur boîte de pick-up et qui crie à tue-tête pour alerter tout le monde. La route de terre à 80km/h et je prends les bosses avec mon mastodonte comme si j’avais un Jeep dans une annonce télé. Le regard constant dans le rétroviseur, j’imagine la Thailande; la vague qui va nous engloutir. On s’est est bien sorti, le Tsunami a frappé 20km au nord de notre position. On se réjouit avec les villageois, on ouvre une bonne bouteille de vin sur le bord de l’eau et puis on repense à cette question : « qu’est-ce que tu veux faire dans la vie? ». C’est là que tout prend une nouvelle perspective. Sérieux, t’as peur de quoi au juste?
J’ai trouvé ce que je veux « faire dans la vie »
Après cette introspection intense, je me suis fait une liste mentale de ce que je veux faire. En fait, ce n’est pas autant ce que je veux « faire », mais ce que je veux « vivre ». Est-ce que tu y as déjà pensé? Tu sais, une liste d’éléments de vie si tu étais millionnaire, que tu n’avais de compte à rendre à personne ou encore que si tu allais mourir dans 12 mois. Voici un peux à ce que ça ressemble pour moi :
- Je ne veux plus de lundi, de jeudredi et de vindredi;
- Je veux me lever à chaque matin et être excité;
- Je veux faire une différence, je veux inspirer les autres;
- Je ne veux plus attendre à ma retraite, je veux le faire maintenant;
- Je veux voyager, vivre des sensations fortes, avoir ma dose d’adrénaline quotidienne;
- Je veux passer du temps avec mes enfants, les connaître, jouer avec eux;
- Je veux passer du temps avec ma femme, évoluer avec elle, rester passionné.
- Je veux avoir ma propre entreprise, je veux bâtir quelque chose.
En gros, je veux simplement faire ce que ça me tente, quand ça me tente, mais surtout vivre passionnément chaque journée de vie. Et ça, tu ne vis pas passionnément quand tu fais ton épicerie, quand tu rentres le lundi à la « job » ou que tu vas chercher les enfants à la garderie. Tu fais ça quand tu sors de ta zone de confort, quand tu pousses tes limites.
De Banquier Privé à Réalisateur Financier
C’est comme ça que je quitte mon emploi de banquier privé pour devenir réalisateur financier. C’est quoi ça? Un autre nom cool pour dire que je pars à mon compte? Vraiment pas. Le terme exact de ce que je suis est un achiever; quelqu’un qui réalise des projets. Comme je travaillerai toujours dans le domaine financier parce que c’est ça qui me drive, et parce que je voulais que les gens ne confondent pas réalisateur avec le monde de la télé et du cinéma, j’ai choisi le terme réalisateur financier.
Je quitte ainsi le monde du conseil financier pour bâtir une entreprise qui va aider un plus grand nombre de gens. Ils pourront y apprendre à investir de manière autonome sans se casser la tête avec les complexités du marché. Mon souhait est grand; je veux démocratiser l’univers du placement. C’est le genre d’aventure qui va me donner ma dose d’adrénaline quotidienne.
En terminant, j’aimerais dire un merci tout spécial à tous mes clients des dernières années. Je vous remercie pour votre confiance et je tiens à souligner à quel point vous m’avez inspiré. Vous êtes des entrepreneurs, des modèles desquels j’ai appris pour établir les bases de ma nouvelle vie, de mon nouveau projet.
Lise & Claude dit
Bonjour Mikael,
Nous vous suivons depuis le début de votre aventure à la fois palpitante, enrichissante et surtout très réaliste dans les bons comme dans les moins bons moments.
Nous étions convaincus, depuis le début de votre aventure que votre retour apporterait des changements majeurs dans vos vies et que rien ne serait pareil.
Il y a deux ans, mon mari et moi avons eu l’opportunité de prendre notre retraite très jeune, à la suite d’une réflexion qui ressemblait étrangement à la vôtre.
Depuis ce temps, chaque matin, c’est le bonheur, on fait ce que l’on veut, quand on veut et surtout comme on le veut (bye bye boss).
Être le patron de son entreprise, de décider par soi-même, il y a rien de mieux pour s’épanouir dans la vie. Personnellement, nous n’avons pas d’entreprise, mais nous avons plusieurs projets pour nous occuper.
Nous vous souhaitons beaucoup de succès dans vos projets actuels et futurs.
Salutations à Josée et aux enfants.
Lise & Claude
admin dit
Bonjour Lise & Claude,
Félicitation à vous pour votre courage de vivre une vie non-conventionelle… mais de vivre! Merci de nous suivre 🙂
Isabelle dit
Bravo pour ce cheminement!!! Nous sortons d’un 2e voyage de 6 mois avec nos 3 enfants nous aussi… Retour au travail prévu pour mars 2018 après avoir etiré la sauce pendant plusieurs mois! Et je suis ENCORE en réflexion ☺ J’ai exactement la même liste que toi … mais je cherche encore la solution 😉 Merci de te lire. Ça donne des ailes.
admin dit
Salut Isabelle,
J’ai trouvé ma voie dans un long moment de réflexion où je ne m’y attendais pas. Il faut laisser mûrir notre esprit et la solution arrive. C’est à ce moment là qu’il faut avoir le courage de dire « oui »!
Bonne chance à votre retour 🙂
Mikael
Isabelle dit
Oui je suis confiante de trouver la solution et de pouvoir enfin dire oui 🙂! Merci et bonne continuité dans vos projets 😉
Ginette Trépanier dit
Bonjour Mickael,
Merci de nous partager ces belles pensées si inspirantes
Des grandes décisions à prendre.
Bonne chance dans tous ces nouveaux projets.
Au plaisir de vous lire à nouveau.
Bonjour à tous ,
admin dit
Bonjour Ginette,
je ferai un suivi dans quelques mois sans faute!
Bonne journée!
Mikael