Costa-Rica suite 3

Chute libre dans la vie !

Je sens mon coeur battre comme un instrument de percussion, j’ai l’impression que mon petit moteur ne voudra plus arrêter. La nausée cogne à ma porte et j’ai les mains qui tremblotent. La peur me manipule juste un peu pour avoir la frousse, mais pas assez pour devenir victime. Un mélange de peurs, d’adrénaline et d’excitation m’envahit…Ça y est ! J’ose et je saute ! Les moments les plus palpitants de notre voyage ne sont pas nécessairement easy. Au contraire, je me souviens de ceux où je suis sortie de ma zone de confort, les instants où ma peau transpire comme un homme ou blanchit comme une poupée de porcelaine. Avoir une vraie discussion dans une langue étrangère, espérer survivre à une descente à la montagne russe en VR, arriver au sommet d’une randonnée de 12 km en pleine canicule avec son petit bonhomme de quatre ans ou bien se lancer dans le vide en tyrolienne ! S’élancer dans la vie, ça nous rend vivant !

Nous profitons de notre bulle de confort et de la douceur du Costa-Rica pour nous reposer et pour installer une petite routine. La stabilité, la constance et l’espace nous permettent de reprendre le rythme scolaire (pas parfait (c’est loin d’être une lune de miel que d’enseigner à ses propres enfants, mais beaucoup plus facile à la maison qu’en VR 😉 et les bonnes habitudes de vie. On bouge ! Course dans la montagne, tout un défi ! Et exercices en alternance dans un environnement digne de la pratique des arts martiaux. J’ai aussi beaucoup de plaisir à lire et à exploiter ma créativité grâce à l’écriture. C’est encore plus chouette d’écrire dans un café avec un latte 😉

Nos petites sauterelles ont aussi un grand besoin de bouger. Je me suis donc improvisée pompom girl de l’activité physique. Au programme, aquaforme, yoga et course dans la montagne. Nous profitons aussi du poisson frais, des fruits et des légumes pour vivifier notre alimentation. Patati, notre coati domestique, est bien choyé de manger notre compost ! J’ai l’impression qu’il va s’ennuyer de nous 😉 Les enfants ont commencé à cuisiner comme des chefs ! Hier, William a cuisiné le poisson et les légumes sur le BBQ, un délice !

On profite aussi d’un peu de temps de couple entre une partie de scrabble, un coucher de soleil (superbe à chaque soir et unique à la fois ! ) et un petit verre de vino blanco. Nous courons aussi le matin ensemble…notre grand garde les plus jeunes. Parce qu’avant de devenir parents, on était aussi des amoureux 😉

Nous avons aussi choisi d’épicer notre séjour. Soif de picante, nous explorons le pays en découvrant des nouvelles plages, des sites de randonnée et des activités juste trop le fun ! Il faut en profiter maintenant !

Visite au marché de San Isidro et ensuite nous sommes allés au cinéma voir le film pour enfants Moana en espagnol. On était tout excités d’aller au cinéma, puisque c’était la première fois du voyage. Une expérience culturelle et linguistique ! Ici, il y a de la vie au cinéma, on entend les gens parler, rire et danser sur leur siège et personne ne les regarde avec des gros yeux. Un peu comme l’école que nous avons visité au Costa-Rica : il y a du bruit, des rires et de la musique dans les corridors. L’école est vivante ! Et les enfants semblent heureux, hors de la loi du silence. On pensait qu’on se débrouillait quand même bien en espagnol et qu’un film pour enfants serait plus facile à comprendre, mais on se rend compte qu’on est plutôt pouiche…on a totalement rien compris ! C’était pourtant amusant de partager ce moment avec les costaricains.

Nous avons découvert trois nouvelles plages. Playa Tortuga, la première est davantage une rivière où les locaux viennent le dimanche. La deuxième, nous y sommes arrêtés quelques minutes, mais nous aurions bien aimé, moi et Mikael, s’y poser pour lire un instant sur les rochers.

La deuxième, la playa Hermosa, est une plage plus bondée, mais William aime bien s’amuser avec les vagues plus fortes. Je prends le temps de marcher sur le sable et d’apprécier le charme de ce coin de pays. Je visualise dans ma mémoire ce moment présent où le soleil réchauffe ma peau et j’enregistre la musique des vagues. Ici, il fait toujours beau, pas besoin de se demander quel temps il fera demain. Quand on parle de météo, c’est pour annoncer une tempête. Je prends tout ce que je peux dans mes veines parce que j’adore vivre dehors en nature. Je réalise que j’adore le Canada, mais que j’aime beaucoup moins son blanc de neige et son froid. Je savoure le soleil, la chaleur, la mer et le vert du Costa-Rica. J’ai comme l’impression que le prochain hiver sera plus difficile pour mon mental…au moins nous arriverons au début de l’été.

Aujourd’hui, nous avons planifié un tour de crocodiles à Tarcoles. Les deux heures de route me font réaliser que je commence à avoir hâte de reprendre la route pour le côté palpitant du road trip. Je retrouve l’étincelle qui m’anime  au lieu de penser qu’aux soucis de la route, du VR et des douanes. Le retour m’énerve un peu…je sais par quoi nous allons passer. Par contre, je mise maintenant sur le crépitement, l’excitation et l’émerveillement des découvertes.

Les enfants ont bien hâte d’embarquer sur le bateau pour voir les crocos ! Nous explorons ainsi un autre coin du Costa-Rica, un environnement à la Indiana Jones ! Le guide est sympa et drôle ! Il nous trouve un peu fou d’avoir conduit jusqu’ici 😉

Nous voyons des crocodiles à proximité, c’est impressionnant ! Le capitaine s’approche du reptile avec de la viande ou de crevettes pour les attirer. Wow ! On nous explique que les crocodiles sont protégés par la loi et qu’ils ont accès à beaucoup de nourriture ici (poissons)…pas besoin d’attaquer les oiseaux. les vaches ou les chevaux. En Afrique ou en Australie c’est tout autre chose ! Les enfants ont même la chance de toucher à la queue du crocodile. Disons que Caleb est resté bien tranquille sur papa 😉 Quelle belle activité pour la famille !

Cette semaine, nous retournons marcher à Hacienda Baru, mais dans un autre sentier menant à une plage. Nous observons des arbres avec des pics. Ces derniers, pour se protéger des paresseux ont développé un mécanisme de défense pour se protéger. Nous avons l’impression de prendre une marche automnale tellement il y a de feuilles. Bon ok, il fait plus chaud, mais si on compare ce sentier avec celui des terres Miner à Granby ça se ressemble ! Il y a aussi des feuilles géantes. Amy en utilise une pour se rafraîchir comme un éventail et mes petits singes s’amusent !

On est les seuls marcheurs et ça grouille de vie ! Les animaux se promènent près de nous, nous sommes privilégiés de vivre cela le jour. Imaginez la nuit ! Il y a même des pumas et des coyotes…William est devenu nerveux quand soudainement nous avons vu un caïman avec ses bébés. Nous avons appris qu’il ne s’attaquait pas à l’homme, alors nous étions juste chanceux d’en voir un d’aussi près.

Nous terminons notre randonnée avec un plage écologique. Les tipis nous rappellent à chaque fois notre séjour en Oregon. Les vagues sont puissantes, il est difficile de se baigner, mais on est seuls au monde encore une fois, une plage naturelle.

Je suis toute énervée ce matin !! C’est à mon tour de faire l’activité de MA to do list de voyage ! Nous allons faire de la tyrolienne dans la jungle à Osa. Je suis à la fois nerveuse et excitée ! J’ai hâte, mais bien franchement, j’ai un peu la chienne. Nous embarquons dans une boite de pick-up pour nous rendre en haut de la montagne. Nous montons haut en altitude et le paysage est spectaculaire !

Nous enfilons l’équipement et les guides nous expliquent la technique pour se positionner et pour freiner au besoin. À la première plate-forme, il y a de la nervosité dans l’air ! Caleb est pas trop certain, mon coeur débat comme une trouillarde et William est raide comme une barre. Il suffisait de s’élancer une fois pour finalement…wow ! Tripper ! Je veux recommencer ! Une sensation d’adrénaline incroyable ! J’ai l’impression de voler comme les toucans ou de m’élancer de ma toile comme Spider Man !

Toute la famille trippe pour les neuf plate-formes variant par leur distance, par leur vitesse ou leur paysage. Nous faisons du rappel en descendant deux cordes à pompier la tête en bas. Ouff ! Ce bout là, j’étais pas trop sûr, mais finalement, je me suis lancée encore une fois. Nous avons aussi traversé deux ponts suspendus…disons que Caleb a moins apprécié, il préférait être pris dans les bras. Bravo Caleb ! Tu es un champion !

 

À la fin du parcours, des fruits et de l’eau nous ont été offert en face d’une vue magnifique ! J’ai aussi appris que les ananas poussent au sol, moi qui croyais que c’était dans les arbres. Et feu d’artifice pour la fin, nous nous sommes élancés avec une corde à tarzan. Un saut dans le vide et un sentiment de reconnaissance envers la vie. La vie est belle ! Et c’est si bon que de se sentir en vie !

Plus je vis ici, plus j’apprécie de plus en plus le Costa-Rica. Je pense que la nature m’ensorcèle, m’attire et me charme. Je pense aussi que le temps me rappelle combien le sablier coule rapidement, cela me fait apprécier le moment présent comme une espèce en voie de disparition. Enfin, j’ai décidé de sauter dans ce pays comme une passionnée ! Je me suis lancée simplement dans ce que la vie voulait m’offrir. Pura Vida !