Californie 1

California ! Les hauts et les bas du voyage !

On continue notre route vers la Californie en détournant la Côte vers les terres. Je dois avouer que j’ai beaucoup d’attentes pour cette partie du globe si prisée. Enfin !!! Ici, il fait chaud ! Une chaleur confortable, rien à voir avec l’humidité du Québec. Ma peau absorbe la chaleur du soleil comme une héroïnomane par plusieurs semaines d’état de manque. Le beau temps fut parmi nous quasiment depuis le début, mais mausus que j’en avais marre du froid qui rentre par en dedans. Il fait chaud le jour et la nuit c’est frais : Le parfait bonheur ! Je pense que je pourrais vivre en Californie 😉

L’environnement change soudainement, le climat est désertique, mais le sol est aussi aride. C’est impressionnant de voir la nature qui se rend en finale pour le combat ultime entre la vie et la mort. L’herbe a laissé sa place au foin, mais les arbres et les vignes arrivent à survivre dans une terre aussi hostile. Ici, l’eau a du mal à se frayer un chemin. Il ne pleut pas en été, difficile de faire des réserves. De plus, l’agriculture à diminué grandement la quantité d’eau. De plus en plus, les gens se penchent sur des solutions vertes pour assurer leur économie tout en respectant l’environnement. Ça porte à réflexion ! L’eau est si précieuse, William pose des questions et il est sensible à ce qu’il voit. D’un côté, on observe la sécheresse, d’un autre côté, on aperçoit des terrains de golfs verts qui se pavanes par leur surplus de richesse. En Californie, comme au pays, c’est toujours l’extrême ! Tsé quand tu dors dans ton char avec les moyens du bord…le terrain est alors beaucoup plus vert chez le voisin 😉

Grâce aux Harvest Host, nous dormons les deux prochains jours dans deux vignobles. Le premier est littéralement en campagne sur des acres de terrain. Nous sommes invités à goûter à des vins. J’apprécie ce lieu calme qui me rappelle encore une fois combien j’ai besoin de cette nature. On se promène pour admirer cette beauté. À la fermeture du site, nous avons l’opportunité d’avoir le vignoble juste pour nous. Une chance unique ! Un petit BBQ (un bon hamburger avec du boeuf de la place donné généreusement par les proprios) avec une bonne bouteille de rosée. J’en reviens tout simplement pas d’avoir ce petit ranch à nous tout seul ! Le soir, nous dormons à la belle étoile. Nous sommes couchés dans le VR, fenêtre ouverte : les étoiles sont là par milliers !

Le lendemain, l’ambiance est à la fête, aujourd’hui, Amy célèbre son neuvième anniversaire. Nous arrivons tôt au vignoble et petit verre de blanc à la main, nous prenons le temps d’avoir une petite jase sur nos futurs. Merveilleux timing, ce soir il y a un concert ! Parfait pour la fête de Amy. Nous mangeons de la bouffe mexicaine dans un food truck venu pour l’occasion. Le vin, la musique, le goût du Mexique, quoi demander de mieux ? Les enfants jouent au soccer avec d’autres enfants et on parle avec un américain et sa femme. J’adore la Californie ! La journée se termine avec le gâteau à Amy, dehors avec les derniers fêtards. Ayant exagérée un peu sur le vin, j’ai du mal à dormir ce soir.

 

Avant d’aller à San Francisco, nous passons à Napa Valley. Mikael imaginait bien dormir à travers les vignes à boire du vin pour quelques jours…les petits courant dans les champs 😉 La réalité revient vite disons ! Napa est une vallée magnifiquement riche enveloppée de verts vignobles. Disons que les enfants ne sont pas les bienvenus…c’est huppée ! Nous nous sommes contentés d’admirer de loin les vignobles et les grandes maisons de vin : des châteaux et des bolides de marque. Une ballade magnifique dans l’aristocratie. Nous avons du mal à trouver une place pour luncher, l’espace est restreint, pas du tout friendly avec notre bon Freefall. Nous continuons notre route vers San Francisco.

Quelques minutes avant le Golden Bridge, la congestion est monstre. Nous sommes épuisés, il est deux ou trois heures de l’après-midi et nous n’avons pas mangé. Une horde de touristes photographient le pont. Le Golden Bridge est grandiose, mais je m’en fiche un peu, je prends quelques photos juste pour dire. Nous voulons seulement nous arrêter ! La conduite est intense : du monde, des routes étroites et les californiens roulent comme des petits fous ! Les motos traversent par la droite entre les deux voies sans compter tous les vélos. On espère juste ne pas accrocher un autre miroir (c’est arrivé en Oregon..) et éviter les pépins. Enfin, nous arrivons à la Marina Green ! J’ai l’estomac en compote dû à la route depuis ce matin, je me couche un peu pour récupérer. Aujourd’hui, ce n’est pas ma meilleure journée, je me demande bien ce que je fais ici d’ailleurs. Quelle idée m’a pris ? Mes lunettes sont plutôt grises, ça fait parti du voyage qu’on dit ? Je parle à ma soeur, ça me fait du bien, mais en même temps ça me rend émotive. Disons que j’aurais bien aimé être chez nous ce soir. La fatigue n’aidant pas, je me concentre à ne pas trop y penser. Demain, ça ira mieux ! En espérant ne pas être chassés de la marina…nous n’avons pas vraiment le droit de coucher ici.

Ce n’est qu’au levé que j’apprécie la beauté du Golden Bridge, de la marina et de la prison d’Alcatraz (nous ne pourrons pas y faire la visite, un mois d’avance il faut réserver, impossible, nous sommes un peu déçus.) Le matin est plutôt joyeux, William et Amy réussissent à parler à des amis par Skype, c’est beau de les voir. Ils étaient tellement heureux de pouvoir enfin parler à Sandrine et à Laurence. Vous avez ensoleillé notre journée les filles ! Nous partons ensuite à pied à la découverte de San Francisco, une ville tout à fait charmante à l’européenne. Je tripe littéralement pour leur architecture couleur pastel.

La ville est cool, sécuritaire et familiale, une ville où je pourrais habiter ! Nous marchons dans San Francisco toute la journée. La marina et le fishermen’s wharf sur le bord de la mer sont magnifiques ! Les enfants s’amusent au parc et nous tentons des expériences culinaires, Pour commencer, nous dégustons des mets chinois dans le quartier. On a l’impression d’être en Chine. C’est le chaos, les prix affichés au marché sont écrit en chinois, nous découvrons des nouveaux produits qu’on ne connaissait pas et on entend leur langue. Le repas est délicieux, on goûte en partageant les assiettes au centre de la table.

On visite aussi le quartier italien et nous allons voir la Lombard Street. Une route en pente abrupte et sinueuse en voiture. Inutile de vous dire que Freefall n’aurait pas pu y passer. Nous prenons deux immenses sundae chez Ghirarddhelli en dessert. Rien à voir avec les sundae que j’ai déjà mangé. En fait, je ne suis pas une fan de ces créations glacées, mais là, le chocolat était divin et les ingrédiens étaient de qualité. Ça gouttait le ciel !

Nous retournons au parc avec les enfants et nous finissons la journée avec des bols de soupe en pain avec des clams et un pain garni de crabe. Nous avons passé une journée extraordinaire à San Francisco ! Une ville sensationnelle ! Finalement, ça valait la peine d’être venu ici. En plus, nous avons dormi gratuitement sans se faire avertir ! Bon, c’est certain que ce n’est pas le sommeil le plus réparateur…

Notre itinéraire prévoyait de s’arrêter à Big Sur un peu plus au sud sur le bord de la mer. Un site enchanteur que j’avais vu à l’émission de Tammy USA, j’avais bien hâte d’y aller ! Malheureusement, nous sommes contraints de changer de destination. Un incendie fait rage et la qualité de l’air est moindre. Notre choix s’arrête dur Yosemite. Nous décidons cette fois d’aller dans un camping pour nous reposer. Depuis deux semaines, nous sommes en cavale en bivouac et on change de place pour dormir pratiquement à chaque jour. Nous avons adoré vivre en nomade, mais nous sentons que nous avons besoin de nous poser un peu.

Journée de route et un peu de magasinage, La conduite est difficile pour Mikael : congestion, accident et les californiens ça roulent ! Ce qui fait qu’on arrive tard à notre camping qui se trouve dans les montagnes. Arrivés au camping c’est le désert, c’est le cas de le dire. C’est vide comme s’il y avait eu une catastrophe et que tout le monde était parti rapidement. Tout est à l’abandon, on capote ! On a l’impression qu’une bande d’indigènes ou de zombies vont nous attaquer durant la nuit. Pas question de rester ici ! Il commence à faire noir et nous ne savons pas où nous allons dormir. Nous continuons notre route en angoissant, on passe à travers un village fantôme. Il y a déjà eu vie ici, mais là c’est mort.

Une petite heure de route et on choisi d’aller dormir dans un Walt Mart. Il est tard, neuf heures je pense, nous sommes complètement découragés et affamés. Nous qui pensions s’arrêter dans un camping et prendre une bonne douche relaxe. En plus, le Walt Mart est cacophonique et nous arrivons à peine à dormir. Ce soir là, dans mon lit, je pleure…Je reconsidère notre manière de voyager, je pense à Mylène Paquette lors de sa traversée de l’Atlantique. Je trouve difficile de vivre l’insécurité et de dormir que d’une seule oreille. J’ai peine à imaginer le Mexique, j’ai peur ! Mais bon, chaque étape nous projette vers la suivante.

Le lendemain, nous recevons un courriel d’une autre famille voyageuse qui arrive juste au bon moment. Peut-être viendront-ils avec nous en Californie pour traverser la frontière ensemble. Nous avons hâte de rencontrer d’autres voyageurs qui comprennent notre réalité. La vie est drôlement bien faite, après des moments plus durs, elle nous réconforte avec une belle surprise.

On réserve un camping pour quatre jours, nous en avons grandement besoin ! Pour reprendre le retard, pour faire du ménage dans le VR et pour prendre soin de nous. La douche est fantasmagorique après six jours. Le camping est parfait, du luxe : piscine, douches illimitées, eau, air clim. Juste de rester à la même place et de se sentir en sécurité. Nous sommes bien ici, ça fait grandement du bien d’avoir une petite routine. Caleb apprend à nager dans la piscine sans flotteurs, champion ! Nous sommes à une heure de Yosemite, nous restons néanmoins au camping, Nous irons faire une petite rando seulement avant de partir pour Death Valley. Un voyage c’est l’intensité tant dans les moments extraordinaires que dans les instants plus difficiles. On vit de manière extrême, à la puissance cent, toute une gamme d’émotions ! Une chute libre vers la vie, un voyage ver soi.