Baja California 2

Découvrir la vie mexicaine 

Ici, on est loin des chaînes de restaurant à la Starbucks, ici on prend ce qu’on peut. Ici, les ressources sont limitées : on cherche l’eau potable, on carbure de l’essence quand c’est possible, on découvre les aliments de la semaine par ci par là ou on prend une douche quand l’opportunité se pointe. Comme des itinérants, on prend ce que la route veut bien nous offrir.

Il ne suffit pas d’ouvrir le robinet pour avoir de l’eau potable, c’est la recherche des agua purificada. Les stations de service ne sont pas à tous les coins de rues et on ne fait pas la file pour prendre un petit latte dans un petit café cool. Je ne dresse pas la liste d’épicerie pour faire mes petites recettes santé, je prends ce qui reste sur les tablettes ou je n’attend pas pour prendre ma douche dans une salle de bain propre, je saute sur l’occasion de me laver tout simplement.

Je vis un peu la vie à la mexicaine. Les gens nous ouvre leur porte de leur boui-boui et nous accueille dans leur cuisine rudimentaire. On voit une vie bien différente de la nôtre. Des enfants qui jouent par terre avec des petits riens, des femmes qui s’occupent autant qu’elles peuvent de leur marmaille. Ces gens qui vivent la misère sont si gentils et accueillants. Leurs sourires et leurs bonjour nous font découvrir un peuple si charmant. J’apprend ce cette vie différente, certes, mais si formatrice, si généreuse, si vrai. Ici, c’est différent ! J’avais envie de l’ailleurs, m’y voici !

(Une soupe populaire auprès des locaux, un bouillon épicé avec  des morceaux de viande, du cartilage, du gras. Nourrissant et économique. Le bouillon était savoureux, mais nous étions moins habitués de manger certaines parties de la viande.)

Ce matin, nous allons visiter le petit village de St-Ignacio. L’ouragan Newton a fait des ravages : des routes sont brisées, des palmiers arrachés, l’eau et le vent ont dévasté le village. Nous sommes tristes de voir ce que la force de la nature peut faire à l’homme. Les habitants doivent à chaque fois reconstruire et refaire leur vie. Nous marchons dans la ville, c’est beau, mais je me sens un peu mal à l’aise de faire la touriste après ce qu’ils ont vécu. C’est dimanche, la plupart d’entre eux assistent à la messe, l’église est pleine !

 

La route est difficile aujourd’hui, le décor plus terne. Nous continuons d’observer les dommages de la nature, les déchets sont là par milliers. Nous finissons dans un camping à Mulege tenu par un américain. Dispendieux pour pas grand chose, mais nous apprécions la belle grande piscine par ce temps chaleureux. Sur la photo, on dirait qu’on est dans un beau resort 😉 Croyez-moi, ce n’est pas le cas ! Trois mois exactement que nous sommes partis ! Que le temps passe vite…Nous commençons à nous ennuyer de la famille et des amis. Nous nous sentons si loin des gens qu’on aime. Ici, on est rien pour personne…ça nous manque.

Nous roulons une petite heure pour aller bivouaquer dans la Baja Conception. Nous voulons nous poser deux jours dans ce bivouac qui semble adulé sur la Baja. Le paysage est magnifique ! Le calme parfait bordée par la mer et de petites cabanas. Des mexicains tentent de nous vendre leurs babioles, nous les encourageons un peu pour avoir l’esprit en paix et pouvoir restés sur le site gratuitement. École, lavage à la main et baignade. Nous rencontrons Jennifer, une québécoise avec son amoureux voyageant en sac à dos.

Le lendemain, nous fêtons l’anniversaire des 35 ans de Mikael, une superbe place pour fêter sa fête, non ? Nous soupons avec les amis en lui préparant un souper et je crée un super gâteau avec des biscuits. Disons que les gâteaux sont plutôt rares ! Avant d’aller ce coucher, nous allons admirer le ciel : la lune est resplendissante entourée d’un anneau lumineux. Toute la famille, nous allons nous baigner dans la mer tout nu ! Nous apprécions ce spectacle unique et nous passons un moment en famille extraordinaire. Les enfants trouvent cela bien drôle de se baigner tout nu, ils s’en souviendront toute leur vie !! Maintenant, Caleb nous chante << Tout nu sur la plage>> quand nous allons à la playa 😉

C’est bien agréable de rouler aujourd’hui, le décor est plus vert et la route est facile. Les montagnes et les cactus sont d’une telle beauté !

Nous couchons dans un camping, c’est propre et la piscine est magnifique. La chaleur est difficile à supporter : 40 degrés plus l’humidité ! Ça baisse peu et les nuits sont plutôt courtes. Notre corps a du mal à s’adapter à cette chaleur si intense. Nous suons notre vie et la patience est mise au placard.

Nous décidons tout de même d’aller visiter la ville de Loreto. Une ville tout à fait charmante que nous avons beaucoup aimé. On gambade dans les rues à l’affut des cavernes d’Alibaba. Nous fouinons dans les boutiques, discutons un tantinet en espagnol avec les locaux et admirons l’architecture mexicaine. Marcher dans les rues pour découvrir le mode de vie des habitants sont des moments que j’apprécie tant en voyage. On croise le couple québécois rencontré sur la rue. C’est le fun de revoir des voyageurs avec qui nous avons partagé.

 Le lendemain matin, je propose d’aller déjeuner dans la panaderia (pâtisserie) du coin. Une toute petite place avec une table, une plaque de pâtisserie et 4 femmes. Je demande si je peux aller prendre une photo de l’arrière, là où la cuisson se fait. La dame accepte avec plaisir. elle est toute fière de me montrer son four et m’explique comment elles cuisent. Un moment si simple, mais si merveilleux à la fois. Ce fut magique pour moi !

 Nous continuons notre aventure vers le Sud de la Baja pour nous poser à Ciudad Constitucion. Amy s’ennuie de ses amis et de sa petite vie à Granby, son humeur était plus difficile les derniers jours. Nous sentons que c’est plus ardu l’adaptation pour elle. La chaleur et la proximité la dérange davantage aussi. Nous discutons de solutions avec elle.

C’est la fiesta au camping, c’est jour de fête ! Les mexicains fêtent leur indépendance. Nous sommes entourés de locaux et nos enfants sont invités à déguster des friandises avec eux. Ce soir, tous iront à la fiesta de la ville. Les jeunes acceptent de jouer au soccer avec William, ils sont vraiment gentils avec lui. William était nerveux…pas facile de baigner dans l’espagnol. Heureusement, il fait trois buts et prend confiance. Ce fut toute une expérience pour lui ! Le soir, nous partons les deux familles dans un VR pour aller à la fête, c’est excitant !! Finalement, cochonneries et grosse journée dans le corps, Caleb ne va pas fort fort. Les Bernard y vont avec nos enfants pour profiter de la bouffe, de la musique et des feux d’artifices. Caleb s’endort dans Bernard l’ermite et nous sommes un peu déçus de ne pas avoir vécu ce moment.

 

École ce matin et en après-midi les enfants ont beaucoup de plaisir dans la glissade de la piscine. Des heures de plaisir ! C’est beau de les voir si heureux, pendant que leurs compagnons sont en classe, ils profitent de la joie d’être un enfant. L’école en VR ce n’est pas toujours facile, mais aujourd’hui, je suis fière de les voir grandir et de les voir jouer ensemble !

 

Le soir, nous couchons les enfants et nous prenons un verre dehors en amoureux. Des ados font la fête, la musique est bonne ! Ils nous offrent de la pizza, c’est beau de les voir.

Plus nous avançons vers la pointe, vers le sud de la Baja, plus le décor s’embellit. On se dirige vers La Paz pour réserver notre ferry. Dans une semaine, nous traverserons à Mazatlan sur le continent mexicain, plusieurs heures sur le traversier. Nous rencontrons le couple suisse de la Baja de Los Angeles, ils nous avisent qu’un ouragan a pour trajectoire la pointe de la Baja. Nous avons une petite frousse et décidons de prendre le ferry le lendemain. Fin de journée de provisions afin d’être prêt pour demain, nous sommes épuisés !

Ce matin, nous vérifions la trajectoire à nouveau pour nous rendre compte que l’ouragan tend vers un autre chemin : L’ouest de la Baja. Rassurés, on réserve nos billets pour le dimanche suivant. Nous pourrons nous rendre jusqu’à Cabo San Lucas 🙂

Nous profitons de notre journée en famille pour visiter une partie de la ville de La Paz et manger dans un vrai resto. L’entrée de thon est exquise, ça fait du bien de manger confortablement et d’être dans une vraie ville. C’est touristique ici en saison forte.

La journée se termine à la playa Tecolote. Les locaux remplissent l’endroit, c’est dimanche ! Nous bivouaquons sur la plage, mais la chaleur commence à être pesante et la fatigue s’accumule.

La nuit fut calme, mais la plage est ensevelie de déchets ce matin. C’est difficile de comprendre leur non préoccupation de l’environnement. En même temps, leur souci est plutôt orienté vers leurs besoins de base. Ils laissent tant de débris sur leur nature si riche, si belle. Nous sommes agacés par des millions de mouches, nous avons l’impression d’être littéralement un déchet parmi tant d’autres. On dirait que nous sommes dans une pub de Vision Mondiale tellement il y a des mouches ! En plus, la chaleur est torride. Nous sommes obligés de rester sur la plage plus longtemps que prévu, des allemands nous préviennent qu’un gros accident est survenu à La Paz et impossible d’y accéder avant deux heures.

Une fois l’accident passé, nous allons à To Dos Santos. La ville est charmante, nous allons poser nos motorisés dans un camping vraiment bizarre et nous choisissons de marcher pour nous rendre au centre de la ville. C’est chouette de se promener dans les petites rues de terre, là où les gens vivent vraiment, là où les touristes ne vont pas. C’est indescriptible ce que l’on voit. : c’est le tiers monde. Les déchets dans la rue qui traînent, les chiens, les enfants qui s’amusent dans la terre, les femmes qui font leur lavage à l’extérieur, les hommes sur le balcon qui boivent leur bière. J’aimerais tant pouvoir vous montrer un peu ce que c’est, mais je me verrais mal les photographier. Des êtres humains qui ont aussi droit au respect. En même temps, je sens un esprit de communauté si fort, les mexicains vivent ensemble ! J’aime découvrir la différence.

La ville est magnifique ! Nous nous promenons dans les boutiques, les enfants sont à la recherche de trésors. Nous dégustons une bonne crème glacée (noix de coco et pistaches pour  moi 😉 et depuis que nous sommes en voyage les enfants sont avides de jouer au parc. Nous nous adaptons au Mexique et nous aimons de plus en plus fort le pays 🙂

 Une autre semblant de nuit causée par la chaleur. Mikael propose de prendre quelques jours pour nous reposer dans un hôtel à Cabo San Lucas question de bien dormir. Se poser quelques jours pour mieux continuer. Nous refaire un sac à patience pour notre clan. J’hésite à accepter sa proposition, je trouve cela dispendieux, mais en même temps je rêve d’un bon lit douillet et de repos : Oui, je le veux !

Ici, c’est du luxe mur à mur ! Nous ne sommes plus au Mexique, pas le Mexique que je connais. J’ai l’impression d’avoir pris l’avion et d’être dans un autre pays. Je suis désorientée, on me parle en anglais et je réponds si. Ça me fait drôle de voir tous ces touristes, tout ce côté artificiel, j’ai l’impression que c’est irréel. Ici, tout est caché : pas de déchets, ni de boui-boui, on dirait même que ce n’est pas du vrai monde ! La piscine est remplie de non vrai, d’alcool et d’artifices, je ne me sens pas vraiment à ma place, comme si ça n’avait pas de sens après les dernières semaines passées en sol mexicain. Dire que tout ça c’est quand même mon monde !

 Durant ces trois jours, nous prenons soin de nous reposer, nous passons peu de temps à l’extérieur préférant notre confort intérieur. Nous profitons de nuits de sommeil à l’air climatisé : du bonheur en bouteille ! D’un vrai lit : c’est doux comme les nuages ! D’un bon café tranquille assied à une table : si apaisant ! De l’espace : messemble qu’on s’aime encore plus ! D’une grande cuisine : ça donne envie de cuisiner pour vingt ! D’un toaster : quelle invention !  D’un bain chaud et de pouvoir se coller à son chum sans suer et sentir bon : hum ! D’un smoothie pour le déjeuner : J’en rêvais ! Ça goûte le ciel ! Des petites choses qui font du bien pour le coeur, mais que nous apprécions tellement maintenant. Je ne réalisais pas combien mon corps était fatigué, J’étais toute craquée comme dirait Caleb ! Cette douce pause mielleuse fut bénéfique et nous sommes maintenant prêt pour la suite de notre périple : Le continent mexicain et le Guatemala.