Viva Mexico !
L’automne me manque déjà cette année…au lieu des livres tout neufs, de l’odeur des feuilles d’automne et des tartes aux pommes, c’est la rentrée mexicaine ici ! Une rentrée haute en couleur ! Une vie rehaussée d’une saveur particulière. Pour du piquant, on y est, c’est le dépaysement total ! On s’adapte tranquillement, après quelques jours au pays, on peut dire que nous apprécions cette nouvelle vie.
J’appréhendais notre passage à la frontière, un nouvelle étape pour nous. Je ne sais pas pourquoi la peur me tiraillait par en dedans, les histoires peut-être, l’inconnu sûrement…La veille de la traversée, nous avons campé tout près de la frontière, déjà la route désertique et montagneuse nous annonçait le Mexique. Un silence se faisait sentir entre nous deux, les mots étaient inutiles, notre angoisse mutuelle bien présente. Les mamas avec les enfants au camping pendant que les hommes sont allés chercher les visas. Un tantinet nerveuses, nous avions avait bien hâte qu’ils reviennent au bercail. Finalement, les gars sont revenus avec assurance…l’adrénaline à la baisse, j’ai pu dormir quand même cette nuit là !
Le lendemain, nous avons traversé la frontière avec facilité, il n’y avait pas personne. Lumière rouge ! Nous avons dû nous accoster sur le bord pour répondre aux questions du douanier. Pas de fouille ! Ce fut vraiment facile ! Le douanier s’amusait un peu avec nous en nous parlant des méchants du Guatemala ! Ça les amuse de nous faire peur un peu. C’est quand même impressionnant ! Il y a vraiment un mur qui sépare les États-unis et le Mexique ! C’est imposant de voir les militaires sévères armés comme si nous étions en état de guerre. Nous ne sommes pas habitués à cela au Canada. Et que dire de la pauvreté qui défile dans les rues. C’est le tiers monde ici, nos repères sont ébranlés !
Nous roulons des kilomètres pour s”éloigner du Nord, endroit chouchou pour les narco trafiquants, pour nous poser dans le plus gros vignoble du Mexique . On arrive tôt, on commande une bouteille de vin à 10h00 le matin…Le vin est bon et le bivouac est magnifique ! C’est dimanche aujourd’hui et le vignoble accueille plein de mexicains riches avec leurs épouses avec leurs plus belles robes. On occupe les enfants avec leurs devoirs et on tente de s’acclimater à notre nouvel environnement. On baragouine l’espagnol afin d’apprendre et d’arriver à se faire un peu comprendre. C’est insécurisant pour tous d’être isolé à cause de la langue. De mon côté, c’est pas pire que l’anglais, ça fait trois mois que je jauge avec la barrière de la langue. Je me sens moins déboussolée je crois. Je suis loin de parler spanish, mais mon estime ne prend pas le bord. En plus, je peux être utile pour le groupe !
Ce matin, direction Ensenada pour faire des provisions. Je dois m’adapter pour faire l’épicerie : la langue et la conversion des pesos. Je sors du marché épuisée. Nous sommes sensé mangé des tacos au poisson dans un bouiboui, mais on n’arrive pas à stationner avec Freefall. Journée plutôt moche, non pas pour la ville, mais j’ai l’impression de n’avoir rien fait d’intéressant. On mange sur du béton ! Faut bien aller au Mexique pour aller manger dans un entrée de Walt Mart.
Nous continuons la route pour nous poser dans un camping à la mexicaine. Nous sommes loin d’être dans un 5 étoiles ! Et les mexicains en ont rien à cirer des Canadiens (malgré qu’ils nous préfèrent aux américains qui les traitent comme un peuple inférieur) , pourvu qu’ils puissent mettre du beurre sur la table ! Oublions les bivouacs pour le moment, les maisons sont baricadées. Je ne me suis pas senti en danger, mais la nuit je préfère élevé mon niveau de sécurité. La plage est remplis de débris, des tables rouillées entassées, des douches à la Sona comme dans Prison Break . On s’adapte et nos standards diminue. Grosse journée ! Demain, ça ira mieux !
Nous parcourons les chemins parfois en montagnes, des fois dans les villages. Nous rencontrons les militaires dans les montagnes à quelques reprises, ils sont gentils avec nous. C’est intéressant de voir leur mode de vie si lunaire à nos yeux. Je me sens comme quand j’étais adolescente et que je rêvais d’humanitaire. Le Mexique me fait penser à l’Afrique. Des dépotoirs à ciel ouvert, des maisons plutôt rustiques (3 ou 4 murs ça dépend), les classes à l’extérieur, des itinérants, des vendeurs de tout et de rien, les camions chargés comme des mules, les chiens et les ânes dans les rues, les familles assises dans la boite du pick up. Une ambiance dépaysante indescriptible ! Je me verrais mal de prendre cela en photos et de toute façon, il faut le vivre pour comprendre ! C’est aussi pour cela que j’avais envie de l’ailleurs. Vivre la différence, sortir de sa zone de confort et apprendre.
Pour le dîner, nous arrêtons dans un village pour manger des antojitos (des petites envies) Les quesabirrias sont délicieux ! Un mélange de viande épicée, coriandre, choux, fromage dans une torta de maïs maison. Une cantina tout à fait charmante tenue par des femmes : les trois filles avec leur grand-maman. Quelle belle rencontre ! Nous avons échangé et appris quelques mots en espagnol avec l’aîné des jeunes filles. Le Mexique, c’est beau pour ça !
Le soir, on couche dans un camping sur le bord de la mer ! C’est si beau ! Des dunes, le sable, les vagues et la tranquillité ! Nous avons l’impression que nous sommes les seuls voyageurs, nous avons la plage à nous seuls. Les enfants sont heureux de sauter dans la mer, de faire de la planche et de se cacher dans les dunes. Nous décidons d’y passer la journée du lendemain.
Un peu d’école entrecoupé de baignades et de châteaux de sable les ninos ont bien du plaisir sur la plage. Nous devons apprendre notre nouveau mode de vie : être relaxe ! Nous en profitons pour aller courir en après-midi, quel bonheur ! La course m’a manqué…depuis Kelowna que je n’avais pas couru ! Une énergie libérée, un sentiment de liberté. Courir pieds nu aux abords des vagues accompagnés des oiseaux qui volent et des dauphins qui sautent ! C’est pour cela que je voulais voyager !
Journée de route, nous nous dirigeons vers Catavina. Un chemin dans les montagnes et les cactus. Notre cerveau observe, s’adapte et se crée des nouvelles connexions. J’aime beaucoup comprendre les gens…c’est nous maintenant les bizarres 😉 On sourit et on salue les locaux pour entrer en relation. Un peu comme le petit prince et le renard. Nous arrêtons dans un village pour remplir le VR d’eau purifiée, l’eau est devenue une priorité pour nous. Pourtant, chez nous, on ne se préoccupe nullement de cette ressource si riche. Catavina est un village tout petit et les ressources sont limitées, l’essence se vend avec des Gerry can. Pour les fruits et les légumes, on oublie ça ! Nous sommes sensés campés ici, mais on est comme dans un désert, il fait chaud et il n’y a rien à faire. C’est un poste militaire et tout est clôturé. Nous mangeons au petit resto du coin, c’est l’endroit où les militaires prennent leur pause. En fait, c’est la casa des proprios qui sert aussi de restaurant. Le plancher est fait de gravier littéralement, les mouches et les oiseaux se promènent à leur gré et la dame prépare les repas dans sa cuisine personnelle. Nous décidons de partager quatre sortes de poulet au centre de la table avec les amis. C’est juste trop bon ! Le pita tout chaud, les épices, la fricassées de bines. Nous décidons de rouler vers la Baja de Angeles pour aller dormir plus loin.
Il fait chaud, 40 degrés, je pense…l’eau de la Baja est appréciée. Petite baignade, ça fait du bien. Le décor est magnifique, dommage que la plage ne soit pas entretenue, les déchets sont là dans le sable et dans l’eau. Nos petits poissons s’amusent à nettoyer avec leurs lunettes de plongée. Caleb se blesse…dorénavant nous devons nous baigner avec des watershoes pour protéger nos pieds. Nous faisons la rencontre d’un couple suisse parti pour deux ans jusqu’en Argentine.
Journée tranquille à jouer dans l’eau, à s’amuser avec des jeux de société et à lire. William est bien heureux d’essayer de pêcher grâce aux conseils de Yann. Un peu de lavage à la main pour moi en attendant de trouver une buanderie. Nous apprenons à vivre avec la chaleur. Plage, soleil, crème solaire et eau , quelle belle vie 😉 La nuit c’est difficile de dormir avec autant de chaleur, nous dormons avec des petits ventilateurs tout près de notre visage.
Retour sur chemin de la Baja ! Nous avançons tranquillement vers Guerrero. Passage militaire, un homme armé fait le tour de notre motorisé et rentre à l’intérieur pour le vérifier. Les enfants sont un peu intimidés, mais ils est sympatique, nous pose quelques questions sur le tableau d’école. Un autre arrêt pour faire asperger notre véhicule d’un produit, transition entre le nord et le sud de la Baja. On doit offrir un don et on nous indique que les oranges sont interdites, mais deux naranjas c’est correct ? C’est n’importe quoi ! On a l’impression de se faire avoir ! Nous arrêtons à un resto supposé être l’un de meilleur de la Basse Californie, mais c’est ordinaire. C’est plutôt américanisé, pas pentoute la saveur du Mexique qu’on a envie de goûter ! Nous aurions préféré une petite cantine sur le bord de la route : pour la cuisine locale, pour les rencontres, pour le porte-feuile. Amy et moi allons chercher quelques fruits et légumes au Mercado à Guerrero. On trouve de tout au marché : même des mouches et des oiseaux qui se promènent partout. Toute une expérience, c’est merveilleux ! Je suis heureuse de faire vivre cela à ma fille. On choisi selon ce qu’on trouve et on essaie des nouvelles choses ! Cinq sacs d’épicerie pour 539 pesos, donc 35 $ canadien , wow ! Enfin, nous décidons d’arrêter dormir à San Ignacio au lieu de rester à Guerrero. Rien d’intéressant nous donne le goût de rester, on continue ! Au camping, on rencontre un couple québécois : Sonia et Paul qui sont partis comme nous en road trip pour un an jusqu’au Costa Rica. Nous soupons avec eux et nos amis les Bernard.
Nous sommes au Mexique depuis une semaine déjà ! Nous allons bien, tranquillement nous apprécions cette nouvelle vie, différente certes, mais si colorée ! La Baja est plutôt ordinaire pour le moment, rien d’épatant. Avoir su, nous aurions peut-être viser la partie centrale du Mexique. On pensait que la transition serait plus facile, plus sécuritaire. La vie est bonne, on vit peut-être ces expériences pour nous aider à vivre le reste de notre parcours. On se sent en vie ici et on apprécie toutes les petites choses si douces du Canada. Demain, le 11, nous serons partis de notre Québec depuis trois mois.
Mélissa Ducharme @ zenroots.com dit
J’aime beaucoup lire vos récits! Ils me préparent mentalement 😉 Nous partons dans 47 jours… aye aye aye!
Mais dis-moi, je n’ai jamais lu qu’on pouvait obtenir un papier (VISA) avant notre passage à la douane entre USA et Mexique…
Peux-tu m’en dire un peu plus? Pour le véhicule ou pour nous? Merci pour tes conseils!
Josee St-Pierre dit
Ca s’en vient pour vous aussi !! Il doit y avoir de la febrilite dans l’air ? Pour le visa de touriste, vous pouvez aller le checher la veille, comme cela c’est simple le lendemain matin. Et l’assurance du vehicule avant de passer aussi, deux jours avant pour nous.
Bonne preparation ?
Mélissa Ducharme @ zenroots.com dit
Ok merci!
Bon séjour en sol mexicain 🙂
Isabelle Leclerc dit
C’est merveilleux de te lire Josée! J’avais hâte d’avoir de vos nouvelles de votre expérience au Mexique! Ici il ne fait pas encore trop froid….Mais je vous envie, toute cette belle chaleur!
On pense à vous, parce que je fais lire vos récits aux enfants! Encore merci de partager votre expérience, Isabelle
Josee St-Pierre dit
Merci Isabelle !
Je dous t’avouer que la chaleur est un peu trop intense par contre, les nuits sont difficiles…dans la mer ou la piscine c’est merveilleux ? C’est super chouette que les enfants nous lisent aussi ?
Julie Panama dit
Allo Josée
Oui au Mexique la sécurité très présente
Moi ça m’impressionnais
Bonne route
Merci
Julie Panama
Josee St-Pierre dit
C’est impressionnant parce que nous ne sommes pas habitues a cela. Merci !
Bibiane Baillargeon dit
Merveilleux ! C’est un vrai cadeau de vous lire. Ça me rappelle tellement de bons souvenirs. Merci de prendre tout ce temps pour nous.
Josee St-Pierre dit
Merci Bibiane!
Vos messages me font du bien ❤️
real martel dit
C est merveilleux Tout un pays le mexique
Josee St-Pierre dit
Un pays unique !
Pete dit
Super beau recit, et les photos sont vraiment trop belles, merci Josee de prendre le temps de nous faire vivre le voyage un peu:)
Josee St-Pierre dit
Merci mon ami!
Nous avons bien hate de vous voir au Costa ?
On vous aime ?
V dit
Ton texte (quel texte aussi! Un de mes préférés… rempli d’émotions, mais très réaliste et positif en même temps!) me confirme que j’ai une fibre voyageuse un peu aussi! Je réalise que les tout-inclus ne sont pas faits pour moi. Je lis vos expériences si différentes de notre vie et mon coeur accélère, ça m’interpelle, me donne le goût d’y être! Je l’ai dit souvent, je ne suis pas du genre à partir longtemps, mais voyager simplement en échangeant le plus possible avec les gens là-bas comme vous le faites en ce moment, OUI JE LE VEUX! haha!
Je me doute que ce n’est pas facile, les bibittes, la saleté et tout, j’aurais de la misère! Mais je suis certaine que vous vous adaptez très vite et que vous commencez à bien apprécier ce merveilleux pays!
xxx
V dit
Ah! Et la petite cantine! Ça l’air délicieux! 🙂
Belles photos encore une fois!
Josee St-Pierre dit
C’était délicieux, mais la rencontre était encore plus significative 🙂
Josee St-Pierre dit
Toute une adaptation effectivement !
Je réalise tout de mois que j’avais une grande fibre voyageuse en moi.
Mikael me dit que mon comportement ressemble à quelqu’un qui a déjà voyagé.
Je te souhaite de découvrir cette manière de voyager, difficile, certes, mais si formatrice, si vrai !
Nous apprécions le pays de plus en plus.
Je M’ennuie tellement ma soeur !
Diane Soucy St-Pierre dit
Quel texte touchant ! Merci de nous faire connaître le Mexique dans toute sa simplicité et sa réalité !! Certes, pas facile comme adaptation, mais je crois très bénéfique pour votre parcours… Les mots me manquent… j’avais déjà lu ce texte il y a plus de deux semaines, mais je n’arrivais pas à le commenter et voilà qu’aujourd’hui je le relis et j’en suis encore toujours aussi touchée par cette pauvreté, que les photos nous transmettent, et par cette façon de vivre, que tu nous décris si bien.
Par contre, je suis heureuse de voir que vous y ayez rencontré de merveilleuses personnes, entre autres les trois filles avec leur grand-maman, et que vous puissiez vous adapter tranquillement à ce mode de vie… bravo, vous êtes extraordinaires !!!!!
Contente de voir que vous avez passé aussi de très beaux moments au bord de la mer avec ses dunes de sable magnifiques… peu importe où l’on se rend, il y a toujours du beau qui nous attend !
Merci pour toutes ces belles photos qui nous permettent de s’imaginer à vos côtés ! Autre merveilleuse expérience que vous venez de vivre et plusieurs autres à venir…
On s’ennuie énormément de vous tous… gros câlins !!!!! Maman et Papa xxxxx
Josee St-Pierre dit
Merci maman !
Le Nord de la Baja fut un passage difficile, mais ô combien formateur !
Le voyage nous amène à nous surpasser en tant qu’être humain, il suffit d’avancer
un pas à la fois…
Je T’aime
Diane Voyer dit
Tres beau texte .Nous sommes de retour de L.Afrique du Sud depuis hier 23 heures .J,avais hate d,avoir de vos nouvelles.Je saute au suivant!
Josee St-Pierre dit
Merci Diane !
Et puis, l’Afrique du Sud, c’était comment ?
Diane Voyer dit
Allo Josée.L,Afrique du Sud comme je te le disais c,est comparable au Mexique sauf pour les routes qui sont superbes..Nous avons visité le Lesotho qui est plus pauvre nous sommes allés a Maléaléa tres reculé nous sommes allé faire un don a une école c,étais l,anniversaire a Camille et 250 enfants lui ont chanté bon anniversaire c,étais un moment tres intence .Pour ce qu,on entend dire pour le danger de voyager dans ce pays c,est tout simplement faux,c,est sur qu,on est prudent comme partout d,ailleurs .Nous avons tout simplement adoré.Et déja on pense au suivant.