Back to the road ! Fin Costa

Back to the road !

Nous profitons de nos derniers moments au Costa-Rica pour apprécier nos petite places chouchous : la plage de Dominicalito, le marché de St-Isidro, la chute de Nauyaca, la maison et sa vue inoubliable, le café Mono Congo et son village de Dominical. Nous tentons de vivre le plaisir pur, un peu comme le font si bien les italiens sans culpabilité. Juste faire ce qui nous plait ! Expérimenter la pura vida des latinos avant de reprendre les péripéties de la route. On visite aussi des nouveaux horizons avec la plage Ventana, on célèbre l’anniversaire de Caleb et on refait, à mon plus grand bonheur, de la tyrolienne. On ficelle le tout avec la visite de mon oncle maternel (merci ce fut un plaisir de te voir ! ) Une transition plus douce vers notre deuxième épopée.

Nous sommes à la fois excités et fébriles de reprendre notre vie de nomade. D’autres aventures nous attendent et nous avons bien hâte de découvrir : un canyon, un lagon et une ville coloniale au Nicaragua, faire du surf au El Salvador, apprendre sur les mayas et Tikal au Guatemala, faire du snorkeling au Belize, parcourir les plages et les ruines du Yucatan ou s’amuser à Disney en Floride. Wow ! Nous tenterons d’apprécier ce deuxième chapitre de notre voyage tout autant que le premier. Nous avons encore une ribambelle de moments à vivre en famille et d’autres rencontres enrichissantes qui nous attendent. Nous avons l’impression d’avoir fait le tour de notre coin de jardin au Costa-Rica et nous sommes maintenant en feu et prêts à autre chose !

Nous avons commencé à sentir des papillonnements depuis deux jours. Nous avons bien hâte de partir, mais nous avons aussi la chienne : les soucis de la route ou les frontières plus stressantes. Je sais que ça va bien aller, mais la peur nous titille un peu. La fameuse zone de confort ! On revient vite dans nos pantoufles ! En restant un peu plus longtemps ici, on réalise que si l’on veut poursuivre notre aventure de vie, nous devrons nous remettre en danger parce que c’est facile de revenir dans sa bulle. Les angoisses reviennent rapidement au front. Je veux demeurer une invincible pour qui les peurs sont bien réelles, mais capable de les accepter et de les affronter. Un héritage du voyage !

La vie c’est vivre passionnément pendant qu’elle nous offre la vie. C’est aller au bout de ses rêves et vivre maintenant ! Sauter dans le vide, confrontez vos peurs ! Osez vous amuser aujourd’hui ! Il est impossible de rattraper le temps, mais jamais trop tard pour être en action. À Nice, une petite princesse se bat pour sa vie (je pense à toi très fort), un homme dans la soixantaine vient de perdre 90% de ses capacités, un papa lutte contre le cancer ou encore souvenez-vous du lac Peyto. Des témoignages reçus de mes lecteurs confirmant l’urgence de vivre maintenant ! Merci de me faire confiance, je suis touchée par vos expériences…Agissez, vivez votre vie passionnément ! Le voyage prend son sens plus que jamais !

Même si l’aventure est loin d’être terminée, le retour est une étape significative. C’est un petit deuil…cette expérience de vie aura une date de péremption. J’aime croire que ce voyage n’est pas seulement une parenthèse ou une pause dans notre vie, mais un nouveau souffle. Nous nous accrochons en profitant au maximum du moment présent en ayant des projets inspirants pour le futur au Québec ou ailleurs sur notre belle planète. Nous rêvons déjà à d’autres chemins et nous sommes choyés de vivre au Canada ! Ailleurs, nous réalisons toute la chance d’être née dans ce pays.

Nous étions dans une bulle de confort, ici au Costa-Rica ! Nous avons créé une petite vie toute douce. Je me suis attachée à cette parcelle du monde…où je me sens un peu comme chez nous. Les lieux familiers, le sourire des gens qui nous reconnaissent vont me manquer : Le café Mono Congo et ses gens, l’agriculteur du marché, Vilma, Alejandro, Dominical, Osa, Baru, le chemin de terre pour se rendre à la casa, Ojochal et l’escuala verde, Ghislaine la française marocaine expatriée, Roger, le coach de soccer,. Ces relations se sont transformées petit à petit parce que bien franchement, les costaricains ne sont pas un peuple chaleureux comparativement aux mexicains. Faut dire aussi que les québécois sont champions dans cette catégorie.

Même si je préfère mon Canada, je me rends compte que je me suis adaptée au Costa-Rica et que je pourrais y vivre. En fait, le temps tisse des liens particuliers comme une encre indélébile pourrait le faire sur papier. J’anticipe le matin où je quitterai ce pays rempli de souvenirs.

Nous avons eu le bonheur de voir des gens qu’on aime au Costa-Rica. Nous avons tissé des liens privilégiés et des souvenirs pour toute la vie. Nous avons pu partager un bout de notre nouvelle vie, là où la richesse se trouve dans la nature et dans la famille. La famille ici c’est le coeur du Costa-Rica ! Les enfants sont l’abondance du pays bien avant les biens matériels. Les costaricaines adorent les petits, Caleb fut vénéré comme un précieux avec Vilma, notre femme de ménage. Les enfants sont les bienvenus partout en Amérique centrale.

Nous avons passés des moments serrés en famille. Une année ensemble, ce n’est pas toujours un roman à l’eau de rose, mais ça solidifie un clan ! Au Costa-Rica, nous avons pris le temps de pendre notre temps. Juste jouer simplement et être les cinq présents.

J’ai beaucoup appris des gens ici. Prendre la vie un peu plus cool et s’amuser dans ce grand jeu qu’est la vie. Vivre le moment présent un jour à la fois et être en paix avec soi-même. Je suis devenue plus zen dans ce pays où l’art de ne rien faire est valorisé. Pieds nu dans les rues et en bikini, l’éloge de la lenteur et de la liberté sont bien tatouées au village de Dominical. Que ce soit par la marijuana, le yoga, le Gigong ou purement avec l’énergie de la nature, c’est la pura vida contagieuse. Une complicité présente entre expats ou un plaisir assumé de la part des jeunes trippeux.

Les femmes ont été une source d’inspiration par leur assurance quant à leur corps et leur sensualité. Ici, les femmes sont bien en chair et s’assume en montrant bien fièrement leur ventre et leur fesses dans leur tissu trop serré. Une confiance que j’apporte avec fierté dans mes bagages. Construire une estime de soi pour que je sois un modèle pour ma fille. Il y a aussi une solidarité bien palpable entre elles qu’on ne retrouve pas au Canada. Elles s’entraident en tant que femmes, en tant que mères.

J’ai appris aussi à apprécier les petites choses toute simple de la vie comme se sentir en sécurité la nuit ou boire de l’eau potable. La maison me manquera pour la facilité : Prendre une douche quand j’en ai envie, dormir confortablement dans un vrai lit avec l’air frais, l’espace pour cuisiner, avoir une laveuse, prendre un café tranquillement ou avoir une vraie salle de bain ! Les courses en montagne me manqueront. Courir dans une forêt tropicale en plein milieu du mois de février, c’est merveilleux ! Et aller au cafe pour vous écrire, un petit moment juste pour moi 🙂

Parfois nous avions le goût de nous emporter par le manque de ressources d’un pays qui se compare à la Suisse, mais qui pourtant reste un pays du tiers monde. Tsé avoir de l’eau potable, c’est supposé être normal ! Mais ici, un problème ça ne se règle pas du jour au lendemain…difficile de trouver des ressources. Et la playa est beaucoup plus séduisante que de travailler 😉 Nous avions aussi le goût de sacrer pour les prix exorbitants des produits importés. À part les bines et le riz, tout devient un luxe. Le Costa-Rica c’est soit du touriste de luxe avec des villas de millionnaires ou des jeunes backpackers qui vivent leur jeunesse à fond.

Au début, nous avons eu aussi nos petites déceptions. Nous nous attendions à nous impliquer davantage dans ce pays en envoyant les enfants à l’école, nous aurions aimé pouvoir nous déplacer à pied au lieu de louer une voiture, nous nous étions imaginés courir sur le bord de la plage ou dans le village de Dominical, nous pensions avoir plus de réseau pour communiquer avec nos proches, mais…

Malgré cela, chère Costa-Rica, tu as réussi à me charmer ! Tes routes sinueuses à travers tes forêts tropicales, ta nature luxuriante, ta faune et ta flore incroyable, tes plages paradisiaques et ta végétation gorgée de générosité vont me manquer ! Tes fruits exquis bronzés de soleil ont agrémenté mes matinées avec délicatesse. La vue paradisiaque que je pouvais admirer chaque matin ou le coucher de soleil aussi unique à chaque soir sont bien gardés dans les tiroirs de ma mémoire. Mes amis les papillons morpho bleu, les toucans, les capucins, les paresseux, les coatis me manqueront aussi. Je me sens plus que jamais proche de la nature. Cette nature où je me sens si bien est au centre du quotidien ici. J’aime être en parfaite union avec elle parce qu’elle me fait du bien et m’inspire tant.

Je vous écrit avec un tsunami d’émotions en ce moment…j’ai peine à imaginer qu’il reste que quelques jours avant notre remontée vers le Nord. En même temps, je suis excitée de reprendre la route. Merci chère Costa-Rica…merci la vie d’être en vie !